Festival de Cannes 2014 : Xenia, jolie chronique grecque sur deux frères en recherche de père, sur fond de montée du fascisme

Un certain regard
XENIA
de Panos H. Koutras
avec Kostas Nikouli, Nikos Gelia, Aggelos Papadimitriou...

Petit film grec sur deux frères de mère albanaise, partant à la recherche de leur père grec, "Xenia" séduit autant par sa fantaisie que par son approche de la déchirure due à un père absent. Si le personnage principal, un jeune de 16 ans, ouvertement homosexuel, agace par sa candeur et son agitation permanente, son portrait et sa complicité avec son aîné de 2 ans, finissent par toucher. D'autant que la mise en scène s'amuse à construire autour de lui quelques moments fantasmés ou rêvés, qui en disent long sur le manque qui le gangrène.

Prennent ainsi vie à l'image de très belles idées, telle une pelouse où il s'endort qui devient un douillet torse poilu, un ensemble d'objets quotidiens plus grands que lui qui figurent l'intérieur d'un rassurant sac à main qu'il ne lâche jamais, ou encore une rencontre avec une version géante du lapin qu'il promène partout. Sortir de l'enfance, accepter ses blessures et l'éventuelle trahison de ceux qui vous sont proches, autant de thèmes qui se mêlent dans ce film foutraque mais séduisant, à ceux du mépris de l'immigré, de la crise, et de la montée d'un inquiétant fascisme déguisé en patriotisme.