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Festival de Cannes 2014 : Relatos salvajes, film défouloir et cynique venu d'Argentine

19 mai 2014

Compétition
RELATOS SALVAJES
Les nouveaux sauvages
(Wild tales)

de Damian Szifron
avec Ricardo Darín, Oscar Martinez, Leonardo Sbaraglia...

C'est le seul film d'Amérique latine cette année en compétition et il vient d'Argentine. Série de petites histoires, ce récit au cynisme affirmé mêle style percutant et fond, tout en délivrant son lot d'humour noir et en poussant le bouchon très loin. Le principe est simple : et si, alors que vous êtes victime d'une injustice ou d'une humiliation, vous laissiez l'accès de violence qui pointe son nez, prendre le dessus ? Cela donne diverses vengeances, d'un souffre douleur qui embarque tous ceux qui l'ont fait souffrir dans un avion kamikaze (une scène d'ouverture mémorable), d'une serveuse contre celui qui a provoqué le suicide de son père, de deux conducteurs insultés, d'un homme dont le véhicule a été enlevé par la fourrière par erreur, d'un mari dont la femme a été renversée par un chauffard, et d'une mariée trompée.

Partant sur les chapeaux de roues, le film souffre tout de même d'une baisse de rythme avec le passage chez les gens riches tentant de convaincre leur gardien de se dénoncer à la place de leur fils. Montrant que la violence peut être autant morale que physique, Damian Szifron dénonce au fils du film l'individualisme forcené, les arrangements avec la morale, les inégalités de richesse et la corruption généralisée. Un film produit par la société de Pedro Almodovar, qui offre une vraie bouffée d'oxygène dans une compétition tournée vers le drame, et qui propose une sympathique note d'espoir finale.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur