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Festival
Festival de Cannes 2013 : une thérapie sans âme pour Arnaud Desplechin, avec Jimmy P.
Compétition
JIMMY P.
d'Arnaud Desplechin
avec Benicio Del Toro, Mathieu Amalric, Elya Baskin, Gina McKee...
Avec l'adaptation du roman de Georges Devereux, "Psychothérapie d'un indien des plaines", Arnaud Desplechin signe le deuxième long métrage de sa carrière, après "Esther Khan", tourné en langue anglaise. Loin des arcanes du théâtre, le voici qui nous invite à une séance de thérapie située dans l'après-guerre, en 1948, aux origines des théories de l’ethnopsychanalyse. Après nous avoir montré brièvement le mal dont semble souffrir Jimmy Picard, la caméra subjective permettant de concrétiser ses malaises visuels par un dédoublement de certaines formes et des scintillements créant un certain éblouissement, le réalisateur abandonne rapidement ce principe pour nous plonger avec son sujet, au cœur d'une cure expérimentale.
Il en résulte un récit auquel on reste extérieur, porté par le duo Benicio Del Toro (amorphe et peu convaincant) / Mathieu Amalric (en permanence dans le sur-jeu) qui passe à côté des passionnantes relations entre ethnies indiennes, celles-ci servant uniquement de toile de fond à une histoire personnelle intime sans grand relief. La construction sous forme d'entretiens s'avère rébarbative, effet renforcé par une musique lancinante signée Howard Shore, qui beigne pratiquement l'intégralité du métrage, ceci jusqu’à l’overdose. Reste que la découverte des blessures de l'âme en psychanalyse a généré des avis différents dans la rédaction d'Abus de ciné, et que la critique de Sylvia sera bien plus positive que cette première impression.