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Festival de Berlin 2024 : "Sons", dualité et tentation de la vengeance

24 février 2024
Festival de Berlin 2024 impression 14
© Nikolaj Moeller, Fourni par la Berlinale

Compétition
SONS
(Vogter)
de Gustav Möller
avec Sidse Babett Knudsen, Sebastian Bull, Dar Salim...

Notre première impression sur le film "Sons" :

Thriller carcéral danois, "Sons" est le nouveau film, toujours rudement efficace et nerveux du réalisateur de "The Guilty", Gustav Möller. Donnant cette fois-ci le rôle principal à l’actrice la plus Internationale du pays, Sidse Babett Knudsen (la série "Borgen", mais aussi des films allemand comme "Un hologramme pour le roi", ou français comme "L'Hermine" ou "Juste Ciel !"), celui-ci s’appuie beaucoup sur le regard de celle-ci pour faire passer la haine et la soif de vengeance que son personnage de gardienne de prison, mise face à un détenue qu’elle connaît déjà, éprouve. De tentation de la vengeance il sera donc question ici, avec en toile de fond le sujet de la réintégration possible ou non de certains individus dans la société.

Avec une utilisation remarquable du son et de la musique, l’auteur nous immerge rapidement dans ce milieu si reconnaissable, décrivant au départ en Eva, une gardienne bienveillante et multitâche (elle aide un détenu avec une machine à café, un autre sur des exercices de calcul, donne des cours de yoga...). Est-ce que cela fait d’elle une femme faible, incapable de gérer des prisonniers plus difficiles ? C’est de cette dualité entre femme attentive qui croit à la réinsertion et au changement des personnes, et femme dont la peine est capable de tout chambouler et qui se pense a même d’affronter et maîtriser le pire, que se construit "Sons". Un film à la tension permanente, qui met intelligemment face à face deux personnages au bord de l'explosion, pour des raisons différentes, et dont le rôle principal ferait un beau prix d’interprétation (c’est sans doute d'ailleurs la raison de la présence du film en compétition et non dans la section Berlinale Special), même si son actrice n’a aujourd’hui plus rien à prouver.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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