Festival de Berlin 2024 : "Seven Veils", nouveau Atom Egoyan trop cérébral pour générer l’émotion

Berlinale Spécial
SEVEN VEILS
de Atom Egoyan
avec Amanda Seyfried, Rebecca Liddiard, Douglas Smith, Ambur Braid, Michael Kupfer-Radecky...

Notre première impression sur le film "Seven Veils" :

Avec une présentation de Gala de son nouveau film, en présence de l’actrice principale, Amanda Seyfried ("Time Out", "Les Misérables"), on espérait beaucoup du nouveau film du canadien Atom Egoyan. Ceci d’autant plus que "Seven Veils" s’attaque comme beaucoup à la question du consentement, au travers d’un double portrait : celui d’une metteuse en scène de théâtre adaptant l’opéra "Salome" de Richard Strauss, œuvre majeure de son mentor disparu, et celui d’une accessoiriste, que le chanteur principal va tenter de séduire. Dès le début, les deux personnages alternent, la première présentant le projet puis dirigeant les répétitions, et la seconde se filmant, comme demandé par la production, en train de préparer la tête du personnage principal masculin, celui-ci finissant décapité dans l’œuvre, Salome pouvant ainsi enfin embrasser l'objet de son désir.

La symbolique est sans doute ici trop appuyée, cette tête pouvant représenter au final aussi bien celle du chanteur arrogant, du mentor de la metteuse en scène, ou du père de celle-ci, dont l’un des films super 8 qu’il a tourné avec elle, vient hanter l'opéra (réellement mis en scène par Egoyan) comme de nombreuses scènes du film. On saluera cependant la qualité du montage, qui dans ses nombreuses digressions et flash-back, réussit à conserver une clarté au récit, même si celui-ci finit par se perdre dans des intrigues secondaires (la liaison du mari avec l'aide soignante de sa belle mère, atteinte d'Alzheimer) qui dispersent le propos et finissent par faire du film un plaidoyer vide d'une réelle émotion.