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Festival
Festival de Berlin 2022 : "Peter Von Kant", un vrai festival Denis Ménochet
Compétition
PETER VON KANT
de François Ozon
avec Denis Ménochet, Isabelle Adjani, Hanna Schygulla, Stefan Crepon, Khalil Ben Gharbia, Aminthe Audiard...
Notre première impression sur le film :
En choisissant d’adapter librement la pièce de Rainer Werner Fassbinder "Les larmes amères de Petra Von Kant", dont il avait lui-même fait un film en 1972, Francois Ozon assume clairement d’avoir redonné à Fassbinder lui même (son héros est ici metteur en scène) le rôle central, évoquant ainsi la recherche de l’amour absolu par cet auteur célébré en France. Assumant également pleinement l’aspect théâtral du texte, il réalise ici un huis clos coloré, et permet à Denis Ménochet, quasiment de tous les plans, de jouer sur toute une palette d’émotions, de l’amour admiratif à la jalousie, en passant par la colère frustrée. Dire qu’il porte le film sur ses épaules ne serait qu'un euphémisme.
Il a cependant autour de lui quelques interprètes de poids, Isabelle Adjani jouant l’amie intéressée et mondaine, et Hanna Schygulla (qui figurait déjà au générique de l’original) vient interpréter les mères compréhensive. Dans une atmosphère des années 70 où cols roulés et pattes d’eph sont de mises, tout comme les chemises les plus voyantes, on saluera aussi la révélation de deux jeunes talents, Khalil Ben Gharbia, qui donne corps au jeune amant indépendant, et surtout Stefan Crepon, dans le rôle de l’assistant fidèle et effacé, qui joue à la fois de sa silhouette filiforme et de mille nuances de regard, pour incarner la dévotion et la servilité, apportant ainsi au film ses plus belles pointes d'humour.