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Festival de Berlin 2014 : Double ouverture en demi-teinte pour le Panorama avec 2030 (Nuoc) et Yves Saint-Laurent
Alors que la plupart des festivaliers sont en train de s'installer et que le Festival de Berlin 2014 prendra réellement son essor vendredi avec 3 films en compétition, les premiers films de la Berlinale Special, du Forum et de la section Generation, le Panorama a pris jeudi soir son envol avec « Nuoc » (ou « 2030 » en français), alors que le Panorama Special ouvre ses portes en fin d'après midi avec « Yves Saint Laurent » de Jalil Lespert, sorti depuis un bon mois en France.
Panorama
2030
(Nuoc)
de Nguyen-Vo Nghiem-Minh
avec Quýnh Hoa, Quý Bính...
Film vietnamien, « 2030 » se déroule donc dans un futur pas si lointain où le dérèglement climatique a poussé à délocalisé 80% de la population du sud du pays. Le héros et sa femme sont restés, survivant au dessus de leur propriété, sur un bateau de fortune. Mais un beau jour, lui est retrouvé mort. De ce point de départ, Nguyen-Vo Nghiem-Minh fait un film minimaliste, chapitré en les différents couples dont aura fait partie la femme, et s'intéressant plus aux changements dans le quotidien (manque d'eau potable, déplacement, recherche d'un substrat pour faire pousser des plantes, droit du sol...) qu'au devenir de la population toute entière.
Si quelques vues sont spectaculaires, avec une terre émergée visible au lointain et surpeuplée de gratte-ciel, les errements du couple ne passionnent guerre alors que le thriller d'anticipation n'est pas vraiment au rendez-vous. Reste un discours en filigrane sur le pouvoir des multinationales, et une certaine idée du bonheur dans la simplicité et le rapport à l'eau.
Panorama Special
YVES SAINT LAURENT
de Jalil Lespert
avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon, Laura Smet, Marie de Villepin...
Succès en France, le « Yves Saint Laurent » de Jalil Lespert, dont c'est le troisième long métrage après « 24 mesures » et « Des vents contraires », a les honneurs de la première projection du Panorama dans la mythique salle du Zoo Palast, enfin rénovée. Pierre Niney et Guillaume Gallienne ont bien entendu fait le déplacement, le film valant principalement du fait de leurs interprétations habitées du célèbre couple que formaient le couturier et Pierre Berger.
Si le film fait la part belle à la création, des défilés pour Christian Dior aux succès de la maison YSL, la passion n'est guère au rendez-vous dans la représentation que donne ce film du fameux couple, préférant se concentrer sur ses difficultés et les errances erotico-amoureuses d'un Saint Laurent sous influence. Un long biopic qui reste dans le descriptif, sans jamais nous inviter au spectacle.
Lire la critique de « Yves Saint-Laurent » par Guillaume Gas