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Festival de Berlin 2013 : Panorama - Don Jon's Addiction, petit film jouissif et musclé signé Joseph Gordon-Levitt

10 février 2013

Panorama Special
DON JON'S ADDICTION
de Joseph Gordon-Levitt
avec Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson, Julianne Moore, Tony Danza...

Annoncé comme le messie depuis sa présentation à Sundance, voici donc le premier film en tant que réalisateur de l'acteur américain Joseph Gordon-Levitt, vu notamment dans « Inception » et « 500 jours ensemble », et plus récemment grimé en Bruce Willis jeune dans « Looper ». Histoire d'un dragueur invétéré approchant de la trentaine, et qui recherche un « ten » (10, de la note qu'on mettrait à une fille bien gaulée) avec lequel avoir des relations sexuelles. Pour l'admiration de ses amis, il semble ne pas y avoir une soirée où il n'emballe pas, leur grillant même parfois la politesse. Mais dans son monde à la routine bien huilée, fait de salle de gym, de night-clubs et de parties de jambes en l'air, il n'y a qu'une seule chose qui surpasse tout : la pornographie.

Assurément dans l'air du temps, « Don Jon's addiction » aborde sous l'angle de la comédie high speed, la thématique de la porno dépendance, à des années lumières de « Shame », qui avait déjà fait couler beaucoup d'encre. La possibilité d'avoir une relation stable, la capacité à quitter l'écran, et à passer du fantasme à la réalité, est donc abordée au travers d'un film rythmé, représentant la dépendance au travers d'un montage serré, fort d'images flash, créant un parallèle avec la dichotomie mentale que le personnage applique sur les corps de femmes qu'il matte, et renforçant l'effet de zapping dont il est à la fois la victime et le protagoniste.

S'inscrivant parfaitement dans l'ère du « tout, tout de suite » et de la recherche du nouveau et du meilleur, ce personnage va avoir fort à faire avec une Scarlett Johansson plus glamour que jamais, en jeune femme manipulatrice, qui sait jouer de ses formes pour arriver à ses fins. Servie par une troupe d'acteurs auxquels le scénario offre quelques moments d'anthologie (la première scène charnelle entre Jon et Barbara au pas de la porte, les repas de famille de Jon...), cette comédie vaut son pesant d'or, et devrait trouver facilement son chemin jusqu'aux sommets du box-office, les Français ayant a priori droit, contrairement aux Américains, à une version non censurée.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur