Festival de Berlin 2012 – Panorama – Volker Schlöndorff retrace une page méconnue de l'histoire de France

Panorama
LA MER A L’AUBE
de Volker Schlöndorff
avec Léo Paul Salmain, Ulrich Matthes, Martin Loizillon, Jacob Matschenz, André Jung...

Beaucoup ont entendu parler de la fameuse lettre de Guy Môquet au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, alors qu'il était question que sa lecture devienne une obligation dans les écoles françaises. Volker Schlöndorff (« Le tambour », « Le Roi des aulnes ») situe donc son récit dans le camp de Choisel, dans la région de Nantes, en 1941. À la suite de l’assassinat d'un officier nazi, le préfet est sommé de remettre à l'armée allemande, une liste de trois fois 50 noms, à exécuter progressivement, au cas où les coupables ne seraient pas démasqués par la police française.

Le début du film affiche une certaine fraîcheur, les plus jeunes hommes du camp, plutôt cultivés, tentant une cour des plus courtoises envers les filles vivant à l'extérieur de l'enceinte. Se développent ainsi quelques affinités, par vers interposés, au travers des palissades de fortune entourant le camp. Avec les enjeux politiques qui s'en suivent, la suite du film apparaît bien plus scolaire, mais s'appuie sur une trame dramatique qui allie description minutieuse de la vie au camp, intérêt purement historique et une irrépressible émotion. La fin, mêle une difficilement soutenable exécution et les lettres des premiers condamnés, en voix-off, tout en maintenant une sobriété salvatrice. Un film porteur de l'espoir d'un soulèvement, qui a le mérite de remettre les idées en places concernant quelques grands noms de la résistance française, tels Jean Pierre Timbaud, et le fameux Guy Môquet.