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Festival
Festival de Berlin 2012: Compétition – « Meteora », un film grec hypnotique sur le désir et la nature humaine
Compétition
METEORA
de Spiros Stathoulopoulos
avec Theo Alexander, Tamila Koulieva...
Il se dégage de « Meteora », film grec présenté dimanche en compétition, un sentiment de sérénité hypnotique. Partant d'un triptyque, tableau en trois parties peint sur bois, le réalisateur évoque l'attirance de deux religieux orthodoxes, l'un pour l'autre. Leurs deux portraits figurent sur le tableau, entourant le paysage sublime qu'ils habitent. Elle, vit dans un couvent situé au sommet d'une formation rocheuse, dans lequel elle monte grâce à une nacelle en cordes que hissent ses comparses. Lui, réside dans un monastère situé sur une formation granitique identique, auquel il peut accéder en foulant les innombrables marches d'un immense escalier. Entre les deux se trouve un petit mont, surmonté d'un arbre, graine d'un amour naissant, sous la forme d'un désir qui peut mettre à mal leur serment religieux.
À des années lumière des univers modernes et étranges de ses contemporains Yorgos Lanthimos (« Canine » et « Alps ») et Filippos Tsitos (« Unfair world »), Spiros Stathoulopoulos développe une histoire universelle, alternant scènes champêtres minimalistes et contemplatives, et sublimes moments d'animation durant lesquels le tableau prend vie. Retraçant des rituels rassurants, dépeignant le risque de perdition (sous les rochers s'ouvrent les enfers...), son film possède une étrange beauté, qui imprègne la rétine comme le subconscient. Il nous livre ainsi un film captivant, où les religieux, pour une fois, prennent un minimum de recul face à leurs propres écritures.