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Festival
Festival d’Annecy 2022 : Saules aveugles, femme endormie, jolie imbrication de nouvelles signées Haruki Marakami
Compétition
SAULES AVEUGLES, FEMME ENDORMIE
de Pierre Földes
avec les voix de Amaury de Crayencour, Mathilde Auneveux, Arnaud Maillard, Bruno Paviot, Pierre Földes, Théophile Baquet, Julien Crampon, Damien Zanoly, Laurent Stocker, Jean-Pierre Malignon, Jean-Pierre Kalfon, Isabelle Vitari, Géraldine Schitter, Ingrid Donnadieu, Marie-Christine Barrault, Noée Abita...
Notre première impression sur le film :
Tenter de décrire le premier long métrage de réalisateur de Pierre Földes, avant tout jusque là compositeur, s’avère une réelle gageure. D’abord parce que le film imbrique les destins de deux employés, l’un obéissant et soumis, seul dans la vie, l’autre devant faire face au soudain départ de sa femme, cette dernière devenant un personnage à part entière sur la fin. Ensuite parce que les choix graphiques déroutent quelque peu, entre d’un côté des passages rêvés avec contours de traits blancs, des histoires racontées au fusain, et des personnages secondaires ou des parties de décors qui s’avèrent transparents, pour mieux focaliser notre regard sur ce qui est important dans la scène. Enfin parce que le fantastique fait des irruptions soudaines dans le récit, comme de véritables ruptures de tons qui l’accompagnent.
L’ensemble, adaptation de six nouvelles signées Haruki Marakami, l'auteur adapté dans "Drive my car", se compose ainsi de 7 chapitres, un nouveau tremblement de terre destructeur étant annoncé par une mystérieuse grenouille géante (Frog) à l’un des protagonistes, supposé l’aider de manière bien étrange dans son combat pour sauver Tokyo. De courage d’agir ou de se rebeller il s’agit sans doute là, l’employé étant initialement en position de victime, exploité le plus possible. Parti en famille quelques jours, l’autre va devoir également faire face à des décisions, le récit invitant, par des croisements avec les agissements de sa femme, à réfléchir à l’importance des liens qui nous unissent, à l’impossible de changer réellement ou à la nécessité de de réagir. Un film poétique en diable, qui devrait sans doute se retrouver au palmarès samedi soir.