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Festival d’Angoulême 2020, seconde journée sous une pluie stars
On s’était muni de parapluies, de Kways et d’une petite laine, car cette seconde journée du Festival du film francophone nous était annoncée sous le signe des averses et d’autres orages éventuels. Il n’en fut finalement rien, le soleil ayant montré son nez régulièrement, accompagné d’une pluie de stars françaises ou belges, défendant leurs films avec conviction. Il en va notamment ainsi de Julie Gayet et Patrick Timsit venus soutenir le film pour enfants "Poly" signé Nicolas Vanier, et du duo Virginie Efira, Albert Dupontel dont la nouvelle comédie dramatique déjantée ("Adieu les cons") a été accueillie triomphalement par les spectateurs des 10 salles dans lesquelles il était projeté en soirée.
"Slalom", un premier film sur le fil du rasoir
Avec son premier long de fiction, Charline Favier fait le portrait d’une jeune fille de 16 ans, en ski-école, sur le chemin du succès côté compétition, mais aux prises avec un entraîneur omniprésent. Traitant à la fois de l’emprise d’un être sur un autre, de la solitude doublée d’un désarroi affectif, et de l’effort aveugle demandé aux sportifs de haut niveau, le scénario navigue en permanence sur le fil du rasoir, réussissant à montrer autant l’impuissance de la jeune femme à refuser quoi que ce soit à son entraîneur, confondant objectif sportif et nécessite d’un encadrement, que l’ambiguïté du personnage masculin. Jeremie Rénier fait là des merveilles. Quant à Noée Abita elle se positionne en véritable révélation.
Voir la bande annonce du film "Slalom":
"La pièce rapportée", un esprit bande dessinée qui ne provoque que peu de rires
Avec un état d’esprit résolument tourné vers la bande dessinée, "La pièce rapportée", nouveau film de Antonin Peretjatko ("La fille du 14 juillet") donne volontairement dans la caricature, les pitreries à la gestuelle exagérée et les effets sonores pouvant l’accompagner. Si Anaïs Demoustier irradie une nouvelle fois l’écran dans un rôle de guichetière de la RATP florissante, qui entre en guerre avec sa riche belle mère (Balasko, dans le cabotinage quasi permanent), et si Philippe Katerine compose un héritier naïf à souhait, le film accumule les inclusions du spectateur, les allusions maladroites à d’autres styles (le film de détective...), et les changements de ton, porteurs parfois de messages politiques intéressants. Un mélange qui devient bien vite indigeste.
"La fine fleur", première vraie claque du festival
Digne d’un très bon Ken Loach, le film de Pierre Pinaud a créé l’émotion et provoqué une standing ovation de près d’un quart d’heure. Mettant en scène Catherine Frot en spécialiste de l’hybridation des roses tentant de redresser son entreprise familiale en embauchant trois personnes en insertion, c’est sur le chemin d’une pseudo arnaque qu’elle va les emmener, en désespoir de cause. Tous les ingrédients d’un grand succès public sont présents, depuis l’aspect David contre Goliath, les questions de transmission (ici pour deux des personnages), jusqu'à de vrais moments de comédie et une générosité bien placée qui vous submerge d'émotion. On espère forcément que le film trouvera vite le chemin des salles.