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Festival d’Angoulême 2021 : Jour 2 – "Presque" et "Ils sont vivants"

27 août 2021
Festival d'Angoulême 2021 Jour 2 Ils sont vivants
© Memento Films Distribution

Deuxième jour du Festival d’Angoulême, avec le début de la compétition, qui regroupe 10 longs métrages, mais aussi 10 courts métrages d’animation, et déjà quelques avant premières de poids.

"Presque", touchant et inattendu road-trip signé Bernard Campan et Alexandre Jollien

Pas facile de parler de "Presque", rencontre accidentelle entre deux hommes, l’un croque mort quelque peu blasé (Bernard Campan), l’autre livreur à vélo (Alexandre Jollien), mais atteint d’un handicap qui pénalise notamment son élocution. Le premier, par inattention, envoie le second dans le fossé, et l’emmène à l’hôpital. Un événement marquant le début d’une relation, pas forcément souhaitée par le premier, mais qui s’avérera d’une richesse étonnante. Car derrière une gestuelle et une diction qui provoquent potentiellement le malaise, l’homme est d’une rare intelligence, faisant preuve à la fois d’esprit, d’une importante culture et d’une grande curiosité.

Tout en douceur, le scénario s’attache à dédramatiser le handicap, tâchant de dévoiler l’humain derrière les apparences, et allant jusqu’à toucher nombre de sujets tabous, comme la sexualité des handicapés. Sur le fil du rasoir, le duo tend avec malice un miroir au spectateur, l’obligeant à questionner ses propres a priori, en l’entraînant dans l’évidente complicité des personnages, ceci jusqu’à un final déchirant. Le film sortira en salles début 2022, le 19 janvier, et devrait donc faire un tour par le prochain Festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez.

"Ils sont vivants", premier essai réussi pour Jérémie Elkaïm

A la manière d’un documentariste, caméra à l’épaule, Jérémie Elkaïm nous propose de suivre son héroïne, une veuve récente de gendarme, découvrant la Jungle de Calais, lieu de regroupement de migrants, qu’elle avait préféré ignorer jusqu’à présent. Acceptant un soir d’y raccompagner l’un d’entre eux, elle revient par la suite apporter des vêtements de son mari, découvrant un système d’entraide dont elle ignorait l’existence et l’importance, ceci avant d’accepter d’héberger une journaliste. Une première étape dans un processus de reconstruction personnelle et d’ouverture aux autres.

Si Marina Foïs livre une prestation impressionnante, l’ajout d’une histoire d’amour par dessus celle de prise de conscience, ne semble au final pas un élément fondamentalement utile. Elle est cependant traitée avec tact et une certaine absence de naïveté (contrairement au récent "Tomber pour Ali"), renvoyant cette mère de famille à ses propres préjugés et motivations, que ce soit vis à vis des bénévoles, des migrants, comme de son entourage. Signal d’une révolte contre une indifférence généralisée, son attitude est au cœur de ce film dont se dégage une certaine émotion.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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