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INTERVIEW

SOYEZ SYMPAS, REMBOBINEZ !

Journaliste:
Dans ce film, il y a beaucoup de références personnelles?

Michel Gondry:
Oui. J’ai grandi en écoutant beaucoup de Jazz. Mon père était un fan de Duke Ellington. Et j’ai aussi un ami qui est compositeur et qui m’a amené progressivement dans ce monde là. Fats est…

© EuropaCorp Distribution

Journaliste:
Dans ce film, il y a beaucoup de références personnelles?

Michel Gondry:
Oui. J'ai grandi en écoutant beaucoup de Jazz. Mon père était un fan de Duke Ellington. Et j'ai aussi un ami qui est compositeur et qui m'a amené progressivement dans ce monde là. Fats est un peu emblématique d'une musique joyeuse, et d'une résistance de la communauté noire. La fête de la fin a d'ailleurs réellement existé dans ses principes. Les gens se réunissaient autour d'un piano, dans un appartement, et on payait l'entrée, ce qui contribuait au loyer.

Mais dans ce film, il y a aussi le côté bricolage, qu'on retrouvait dans mes courts métrages, pour compenser le manque de moyens.

Journaliste:
Vous avez par rapport à cela incité les gens à aller de l'imitation vers la création...

Michel Gondry:
L'imitation, la parodie, c'est une tendance naturelle pour un premier contact avec le cinéma. Comme un passage ou un chemin logique pour beaucoup. Cela exprime un peu leur rêve de faire partie d'un système. Personnellement je ne suis cependant pas passé par là. J'avais déjà l'ambition d'être un artiste. Si beaucoup on commencé par être assistant réalisateur, c'était quelque chose d'insupportable pour moi...

Journaliste:
Le casting est parfait Quand avez-vous pensé à Jack Black?

Michel Gondry:
Après le premier jet, car pour celui-ci je n'ai en générale jamais personne à l'esprit. Je pensais déjà à une communauté afro-américaine et à une histoire populaire. Pour Jack Black, j'ai pensé à lui pour l'un des deux rôles. Il a été intéressé, et j'ai donc réécrit pour lui. Et ce sont les lieux, que j'ai trouvé, qui m'ont aidé à finir...

Journaliste:
Il y a dans le film un ton nostalgique...

Michel Gondry:
Au départ, je voulais « suéder » « Retour vers le futur », mais je n'ai pas eu les droits. J'ai eu l'idée du titre à partir des petits stickers qu'on trouvait sur les cassettes vidéo: « be kind rewind ». Cela va dans le sens de la nostalgie dont vous parlez. Mais je ne regrette pas pour autant les cassettes VHS ou le passé. Simplement, je constate qu'on ne peut pas trouver tous les films en DVD et qu'un bon vidéo club, respectueux de sa clientèle, se doit de posséder un rayon VHS.

Journaliste:
Au travers de votre vous vous interrogez sur ce qu'est le cinéma...

Michel Gondry:
Je n'ai pas voulu théoriser sur le cinéma. Ma position ne permet pas de jugement. Je n'aime pas le « dogme » par exemple. Je me sens toujours comme un débutant. Plus qu'un commentaire sur ce qu'est le cinéma, mon film est plus un rêve de qu'on pourrait faire au cinéma, si on commençait...

Journaliste:
Dans votre film, le FBI intervient pour faire respecter le copyright. Quelle est votre position concernant le piratage?

Michel Gondry:
Il me serait difficile d'avoir une position stricte. Une position en faveur du piratage serait en contradiction avec les financements et la présence de stars dans le film. Mais je suis cependant favorable à la défense des petits. Je suis sensible à l'indépendance des auteurs, sans pour autant être un philosophe. Avec la culture, on retrouve des phénomènes comme dans le film, où une communauté, à une époque rejetée des boîtes de nuit, a créer sa propre boîte.

Journaliste:
Quel film de vous aimeriez-vous voir suédé?

Michel Gondry:
C'est amusant car j'ai fait un documentaire sur un petit film mexicain, qui l'a fait et qui était disponible sur Youtube.

Journaliste:
Comment avez-vous choisi les films « remakés »?

Michel Gondry:
Ca a été des choix très égoïstes. Concernant « Ghostbusters », c'était le film préféré de mon ex petite amie. Globalement, je n'ai pas essayé de faire plaisir aux gens. Mon avocat m'a réellement incité à en « suéder » un maximum (rires)... Mais pour compenser ces aspects fantaisistes, j'ai créé un monde très réaliste au centre.

Journaliste:
Quels sont les apports du fait d'être français?

Michel Gondry:
Etre français aux USA m'a permis d'être mieux accepté. Car là-bas, on a cette idée que les français ne sont pas racistes. Et puis en France, le Jazz est une musique plutôt conservatrice, jouée surtout par des blancs, mais préservée...

Journaliste:
On retrouve dans vos films le thème de la mémoire effacée...

Michel Gondry:
On s'aperçoit que tout cela est paradoxal. Car garder la mémoire est assez complexe et parfois confus. Déjà à l'époque de Fats, il y avait près de 4 supports coexistants: le paper roll, le cylindre, le vinyl et le cable de métal. Aujourd'hui, même si on l'impression que la société va de plus en plus vite, on s'aperçoit que c'est toujours aussi compliqué, car en préservant le travail du passé, on fait des chois, car il y a forcément quelqu'un aux commandes.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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