INTERVIEW
QUATRE ETOILES
Loin des fastes du Carlton de Cannes, c’est dans le tout aussi charmant cadre du fumoir de la Cour des Loges que nous avons rencontré Christian Vincent, réalisateur, et Isabelle Carré, interprète principale du film Quatre Etoiles.
Isabelle Carré est d’abord interrogée sur la vie dans …
Loin des fastes du Carlton de Cannes, c’est dans le tout aussi charmant cadre du fumoir de la Cour des Loges que nous avons rencontré Christian Vincent, réalisateur, et Isabelle Carré, interprète principale du film Quatre Etoiles.
Isabelle Carré est d’abord interrogée sur la vie dans les palaces. Elle nous raconte que pour le film, toute l’équipe était logée au Carlton. Cela leur a permis de partager une expérience unique tous ensembles, et surtout de se sentir chez eux le soir. Le personnel de l’hôtel a aussi participé, ils se sont beaucoup impliqués, jouaient des rôles dans le film… Et toute cette ambiance était propice aux rencontres et aux échanges. Isabelle nous confirme que l’on s’y habitue très vite, et qu’à la fin elle ne voulait plus partir, même si elle n’a pas le fantasme du luxe en tant que tel.
Christian Vincent nous parle alors de la naissance du projet. Au départ il avait présenté un premier scénario à la Pan-Européenne qui voulait en faire une sorte de Pretty Woman à la Française. Le projet s’est arrêté et il a recommencé à travailler sur le scénario pendant plusieurs années. Il a alors reçu un accueil très positif de Fidélité qui a finalement produit « Quatre Etoiles ». Il pensait alors à d’autres acteurs pour le film, mais il est très content que cela ne se soit pas fait. Il a quand même fallu réécrire le scénario pour José Garcia.
Isabelle Carré nous explique comment elle a choisi de faire le film. Le scénario lui plaisait beaucoup, avec pour son personnage, cette dimension d’oie blanche qui dépasse finalement le maître. C’était aussi l’occasion de retrouver Christian et José. Elle était également très contente de faire une comédie, même si habituellement elle en refuse beaucoup. Elle aime beaucoup les comédies anglaises, Woody Allen, Lubitsch, Kapra… Et le film fait appel à beaucoup de références, notamment les premiers films de Rappeneau, de De Broca, à L’homme de Rio…
Isabelle nous parle également de l’aspect Sexy de son personnage. Elle n’avait pas nécessairement ce côté en tête, mais ils ont passé des heures à faire des essais de costumes, pour mettre en valeur son personnage, la rendre belle, fatale… et la changer complètement. Sur le tournage elle a aussi dû apprendre à se déhancher, à agir « sexy ». C’était très jouissif pour elle, surtout de montrer ce retournement dans le film où elle semble être la proie idéale, mais finalement s’avèrera tout son contraire. Comme beaucoup de comédiens, elle n’aime pas se regarder à l’écran, mais pour une fois elle avoue se trouver belle dans ce film. Elle avait beaucoup d’actrices en tête pour ce rôle : Audrey Hepburn, Catherine Deneuve… Et elle a fait de son mieux pour se mettre à leur niveau.
Christian Vincent nous parle alors de l’actrice Isabelle Carré, avec qui il avait déjà tourné il y a 14 ans. Selon lui, elle a toujours les mêmes qualités, elle est bosseuse, elle a une idée précise de la manière dont elle veut conduire sa vie… Quand on la voit jouer, on a réellement le sentiment que sur le plateau elle vit le plus beau moment de sa vie. Sa carrière lui a cependant permis d’évoluer, et on voit clairement la progression.
Isabelle Carré se livre alors au même exercice, réciproque, nous expliquant que Christian Vincent a changé sa manière de travailler. Avant il faisait beaucoup de répétitions, alors que sur ce film, ils n’ont fait que quelques lectures. Il a aussi laissé une petite place pour l’improvisation. Sur le tournage, le grand jeu d’Isabelle était de piéger José. Elle en parlait avec Christian avant, et changeait brutalement un dialogue, une intonation dans la scène, pour faire réagir José… Ils se sont beaucoup amusés avec cela tout le long du tournage.
Enfin, côté projets, Isabelle Carré commence à Lyon le tournage du prochain film de Michel Spinoza, avec Gilbert Melki. Ils sont tous en participation sur ce film à petit budget qui a aussi reçu le soutien de Rhône-Alpes Cinéma. De quoi garder la belle jeune femme quelques temps dans notre ville.
Rémy Margage Envoyer un message au rédacteur