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INTERVIEW

PRETTY PERSUASION

Journaliste :
Quelles sont les sources d’inspiration du script ? Et n’avez-vous pas eu trop de problèmes à monter le film, vu les nombreuses références à des drames ayant eu lieu dans des collèges ?

Marcos Siega :
D’abord le film n’est que de la fiction. En aucun cas…

© Olivier BACHELARD

Journaliste :
Quelles sont les sources d’inspiration du script ? Et n’avez-vous pas eu trop de problèmes à monter le film, vu les nombreuses références à des drames ayant eu lieu dans des collèges ?

Marcos Siega :
D’abord le film n’est que de la fiction. En aucun cas, elle ne retrace une vie particulière, mais c’est vrai que le 11 septembre et les drames de Columbine, ont profondément alourdi la situation. Il faut avouer que le personnage de la jeune fille musulmane, dérangeait beaucoup, du fait que depuis le début de la guerre du golf, il existe un racisme latent au U.S.A.. Mais ce n’est pas le cinéma qui induit ces drames, car après Columbine, il y a eu 4 ou 5 autres drames du même genre, à chaque fois dans des lycées de classes moyennes ou même de niveau social assez élevé. Donc personne ne semble à l’abri de cette situation. Mais c’est vrai que j’ai du changer quelques éléments du script original...

Journaliste :
Et dans quel sens êtes vous allé ?

Marcos Siega :
Dans le scénario de base, il y avait trop de critique, trop de détails sur la société américaine. Il a fallu simplifier, car cela affaiblissait le côté important de l’histoire, la recherche de la célébrité et cette vengeance. Mais d’un autre côté, on m’a reproché le manque de détails. J’ai choisi une critique par touches, des petites piques à droite à gauche, afin de rester sur mon histoire.

Dans ce film on se moque du manque de culture et d’ouverture de beaucoup de personnes aux Etats-Unis. Par mon enfance et mes origines, j’ai eu la chance de beaucoup voyager en Europe, et en France notamment. Mais en discutant avec quelques un de mes amis, certains ne sont jamais sortis de leur ville ou de leur Etat, et cela ne semble pas les inquiéter ou même leur donner envie. Ils connaissent le monde par la télé selon eux.

Journaliste :
Et concernant votre casting, le personnage de James Wood est exceptionnellement caricatural mais jubilatoire…

Marcos Siega :
C’est vrai, et notamment dans la scène du repas, où il aligne les blagues racistes avec un tel aplomb, comme beaucoup de gens en difficulté, il reporte ses frustrations sur les autres. D’ailleurs, il a même surpris beaucoup de gens, dans l’équipe même, en s’exposant ainsi. Notamment de manière explicite dans la scène du téléphone avec sa maîtresse. Cet acteur n’a peur de rien, il est hilarant quand il se lâche, et sur la scène du repas il y aura peut-être sur le DVD en bonus, les autres essais faits sur toutes sortes de population, les chinois, les arabes, les français… A chaque fois il allongeait avec une telle facilité les blagues les plus grasses.

Journaliste :
Et pour vous, après ce film, que devient le personnage de Evan Rachel Woods, à votre avis ?

Marcos Siega :
On a tourné deux fins différents, une avec des pleurs, des larmes, et l’autre sans. Et bien avec la seconde fin, tout le monde prenait cette fille pour un monstre et basta. Mais en la laissant se fissurer par des larmes sur son visage, on provoquait plus de discussions autour du film, les gens se posaient plus de questions à son sujet, ou au sujet des raisons qui l’ont faites ainsi, et de son devenir. Donc même si je reste très évasif sur la suite de sa vie, je pense que sa course à la célébrité lui servira peut-être !!

Remerciements à Jean Philippe Letuillier pour avoir joué les interprètes.

Guillaume Bannier Envoyer un message au rédacteur

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