INTERVIEW
DERNIER TRAPPEUR (LE)
Nicolas Vanier a choisi de scénariser son film. Il indique n’avoir pas hésité une minute avec l’option documentaire. Lorsque que pour la première fois il a fait une expédition dans le Grand Nord canadien, il a traversé les glaces et rencontré le Grizzli. Il lui semblait depuis, que la plu…
Nicolas Vanier a choisi de scénariser son film. Il indique n’avoir pas hésité une minute avec l’option documentaire. Lorsque que pour la première fois il a fait une expédition dans le Grand Nord canadien, il a traversé les glaces et rencontré le Grizzli. Il lui semblait depuis, que la plupart des documentaires étaient loin de la réalité, d’où une certaine frustration. Ce milieu est très difficile, et la nature fait que l’on ne peut pas tourner dans ces conditions. Il fallait donc mettre les moyens de la fiction au service du « vrai ».
Le montage financier a été facile, après deux rendez-vous, et l’engagement de quelqu’un de chez TF1. Au départ, il avoue que les producteurs l’ont pris pour un fou. Surtout parce que le tournage devait avoir lieu en février et mars, pour pouvoir montrer les lumières particulières qui existent à cette température là. Le tournage a eu lieu en argentique pour les extérieurs, pour la même raison, seul ce type de pellicule pouvant rendre compte de la subtilité des ambiances hivernales. Le numérique a été utilisé pour les intérieurs. Il rend en effet très bien les teintes naturelles, les lumières de bougies. Mais les tournages extérieurs ont posé de gros problèmes de logistique.
Nicolas Vanier rappelle au passage que les journées duraient 4 heures à l’époque du tournage. Cela fut donc très compliqué d’organiser le tournage, et l’équipe a dû s’entraîner pendant près de 6 semaines, dans un frigo, pour mettre au point le matériel. D’autres problèmes sont venus s’ajouter, avec les animaux et la neige. Pour les premiers, il y en dans pratiquement tous les plans, et bien évidemment, ils ne s’arrêtent pas où on veut. Pour la seconde, on ne pouvait pas passer le râteau et lorsque la prise était ratée, on devait trouver un autre endroit, et déménager la machinerie. De ce fait, le tournage a duré sur deux hivers, un été et un automne.
Il a fallu recréer la glace, sur près de 4 jours, pour tourner la scène où le trappeur tombe dans l’eau. Il était très difficile de montrer l’ensemble qui tombe, homme, chiens et traîneau, car il fallait résonner les chiens, et tourner dans un ordre qui fasse qu’ils restent naturels. Le film a été fait à deux voix, avec Norman, le trappeur. Ils avaient de grosses discussions sur différentes séquences, pour mieux rendre la réalité. Ce fut le cas par exemple concernant la distance entre l’ours et l’homme, ou le temps pendant lequel l’animal restait debout.
Nicolas Vanier précise qu’il a rencontré Norman lors d’Le film a été fait à deux voix, avec Norman, le trappeur. Ils avaient de grosses discussions sur différentes séquences, pour mieux rendre la réalité. Ce fut le cas par exemple concernant la distance entre l’ours et l’homme, ou le temps pendant lequel l’animal restait debout.
Nicolas Vanier précise qu’il a rencontré Norman lors d’une expédition. Cette rencontre est tombée au moment où ce dernier souhaitait justement laisser une trace, montrer la race d’hommes dont il fait partie, à l’image des inuits, et qui est en train de disparaître. Le convaincre n’a donc pas été tellement difficile. Et quand un journaliste demande, si comme à la fin du film, il envisage réellement d’abandonner son territoire, Nicolas Vanier répond que Norman s’interroge. Car il doit aller de plus en plus loin de la ville, et que pour lui, tous les voyants sont au rouge, et que le Grand Nord est très fragilisé. Le réalisateur ajoute qu’il existe beaucoup plus de trappeur en Sibérie, mais qu’ils sont en train de disparaître au Canada, aucun jeune ne voulant reprendre ce métier. Pour lui, la présence humaine dans ce milieu n’est pas une nécessité, mais une possibilité. Il peut en effet être intégré et utile.
Finalement, il conclu sur le message qui est le sien et aussi celui de Norman. Il a voulu montrer que la nature est belle, généreuse, et que l’homme peut contribuer intelligemment au territoire.
Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur