INTERVIEW
CAMPING 2
Journaliste :
Quand on s’attelle à un numéro deux, c’est dans une idée de continuité ou avec l’envie de faire quelque chose de différent ?
Fabien Onteniente :
Le propre du camping, c’est justement cela : des gens qui vont chaque année au même endroit. Donc ce qui nous inté…
Journaliste :
Quand on s'attelle à un numéro deux, c'est dans une idée de continuité ou avec l'envie de faire quelque chose de différent ?
Fabien Onteniente :
Le propre du camping, c'est justement cela : des gens qui vont chaque année au même endroit. Donc ce qui nous intéressait, c'était de voir ce qu'ils étaient tous devenus depuis 4 ans. La barrière se lève, et les ennuis recommencent...
Frank Dubosc :
Même en un an, les gens changent...
Antoine Duléry :
C'est un peu comme le disait Capra : "il faut surprendre le public avec ce qu'il attend..."
Frank Dubosc :
Il fallait donc retrouver les codes du premier...
Journaliste :
Du coup, vous concernant Richard Anconina, comment est-ce qu'on fait sa place dans une équipe déjà constituée ?
Richard Anconina :
C'est du cinéma, donc on a un matériau, on joue une partition. Et puis on se connaissait déjà...
Frank Dubosc :
Il était très invité...
Fabien Onteniente :
Au départ je ne voulais pas forcément une suite. Quand on a fait "Disco", beaucoup de gens nous demandaient un "Camping 2". A l'époque on voulait faire un script sur un voyage "all inclusive". On a fait le voyage à Cancun, et on n’avait pas envie de slip "moule-bite" là-bas. L'idée est donc venue avec fluidité lors du retour...
Journaliste :
Lorsqu'on tourne une comédie, il faut faire rire. Cela ne crée-t-il pas une ambiance tendue ?
Fabien Onteniente :
Il y avait plutôt une ambiance tendue à cause du plan de travail. Sur 10 semaines, cela créait un certain rythme. C'est un peu la crise pour tout le monde.
Frank Dubosc :
On n’est pas censé rire davantage sur une comédie. C'est du travail. L'humour est une discipline.
Fabien Onteniente :
On a rapatrié Jean-Pierre, souffre-douleur du script mexicain... dans "Camping". Je parlais de Jean-Pierre à Richard au restaurant, et peu à peu les deux se sont confondus. Même Frank répétait en pensant ou imitant Richard. Et "on a surtout pioché dans son histoire perso"...
Frank Dubosc :
... et je vous assure, "c'est une mine d'or"... (rires)
Journaliste :
Vos personnages ont tous pris quatre ans ou plus...
Frank Dubosc :
Volontairement, on n'a pas situé dans le temps à quel moment se passe cette suite. Mais ici les personnages ont un passé, contrairement à dans le premier...
Antoine Duléry :
Mon personnage n'a pas vu celui de Frank depuis 4 ans. Ici ils se croisent forcément, contrairement au quotidien.
Frank Dubosc :
Tu ne vas pas voir mes films surtout... (rires)
Antoine Duléry :
Tu n'aime pas les miens non plus...
Fabien Onteniente :
Il y a eu toute une évolution depuis la crise. Les gens prennent une semaine de vacances en moins. Et puis les camping ont aussi évolué, avec des bungalows, ils sont de plus en plus gérés comme des clubs...
Antoine Duléry :
Chez mon personnage aussi. En pleine crise, il va chez les "tout nus" et se débarrasse symboliquement de tout ce qui faisait de lui un autre homme (le coté "bling bling"). (En désignant Dubosc) Et puis mes fesses sont quand même un peu différentes des siennes. Elles racontent aussi beaucoup de choses, il y a un vrai paysage...
Journaliste :
Auriez-vous fait cette suite si les acteurs n'avaient pas été disponibles ?
Fabien Onteniente :
Non. C'est une question de déontologie. Il fallait l'accord de tous pour que ce soit un vrai plaisir. Mais ici, on est quand même sur un autre registre, grâce à la sensibilité de Richard au début.
Antoine Duléry :
Pour un acteur français, c'est tout de même assez rare de faire des suites. Dans notre groupe, seul Claude Brasseur l'avait fait avec "La boum" ou "Un éléphant ça trompe énormément".
Fabien Onteniente :
Du coup, on a élargi notre spectre de spectateurs. Visiblement, ceux qui veulent toucher la chatte du voisin sont un peu déçus. Mais les enfants et la critique préfèrent le 2.
Journaliste :
Va-t-on devoir attendre quatre ans jusqu'au 3 ?
Fabien Onteniente :
On va attendre que la 3D soit plus au point...
Frank Dubosc :
Surtout pour mon maillot de bain (rires). Imaginez en 3D, ce que le monsieur assis au 1er rang aurait sur les genoux (rires) !
Journaliste :
Et si on fait le numéro de téléphone qui est indiqué sur la voiture ?
Frank Dubosc :
Patrick Chirac vous répond: "l'amour c'est comme une caravane..." Et vous pouvez laisser des messages...