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Test DVD – L'ASTRONAUTE
Date de sortie : 20 juin 2023
Jim Desforges est un ingénieur en aéronautique réputé de la société Arianespace. En parallèle, il développe en secret un projet fou : devenir le premier astronaute amateur à aller dans l’espace. Depuis huit ans, il construit donc sa propre fusée, aidé seulement de sa grand-mère et d’un ami. Pour faire avancer son rêve, il décide d’entrer en contact avec Alexandre Ribbot, un ancien astronaute…
Test DVD
Outre la traditionnelle bande-annonce, les bonus sont constitués de trois entretiens, tous entrecoupés d’extraits du film.
Le premier réunit, durant 14 minutes baignées par la BO du film, Nicolas Giraud, le réalisateur, co-scénariste et acteur principal, et Gabriel Legeleux dit Superpoze, le compositeur. L’idée est donc de nous faire comprendre comment les deux hommes ont travaillé ensemble sur la mise en musique de "L'Astronaute". Giraud introduit le sujet en affirmant que « l’image, c’est le visage du film, le son, son corps, la musique, son âme » et que le « travail de réalisateur, c’est de les aligner, de les connecter ». Gestes à l’appui, on sent immédiatement un parallèle avec ce que tente d’accomplir le personnage principal du film et, quand il parle ensuite du talent de Superpoze et de la façon dont son travail l’a touché, on pourrait presque estimer que le compositeur est un alter ego du personnage de Kassovitz : une sorte d’acolyte nécessaire à la réussite finale, un autre rêveur qui accompagne le projet du réalisateur/astronaute qu’est Nicolas Giraud. Ce dernier finit d’ailleurs par comparer musique et espace, estimant que l’un des points communs entre les deux est la « précision ».
Inévitablement, Superpoze explique la manière dont il envisage son travail de compositeur pour le cinéma en général et pour ce long métrage en particulier. Il explique par exemple qu’il a une approche charnelle de la composition et qu’il « essaie d’atteindre – mais c’est toujours assez abstrait – une fusion entre l’image et le son », avec une attention particulière sur une recherche de timbres qui doivent être « signifiants ». Il a la conviction que sa musique ne soit pas une simple « décoration » et qu’elle « résonne directement avec l’intime du réalisateur ». Il estime aussi que la musique sert à « dilater le temps », à « jouer avec la perception du temps, alors que c’est un médium qui en dépend ». Comparant à son tour la musique électronique avec l’espace, il affirme que les deux « cherchent à atteindre [la] grâce ».
On apprend par ailleurs que Giraud lui a évoqué son goût pour Arvo Pärt et ses « notes de silence », et qu’il souhaitait que la BO de son film puisse être « autonome » et donc écoutée seule, y compris par des gens qui n’auraient pas vu son film.
Le deuxième bonus est une interview croisée de 11 minutes avec Nicolas Giraud, Mathieu Kassovitz et Jean-François Clervoy, ingénieur et spationaute qui a œuvré comme conseiller sur la production du film. Cette vidéo permet ainsi de prendre conscience de la volonté du réalisateur de proposer un récit suffisamment crédible. Clervoy a donc guidé Giraud en lui indiquant « ce qui était réaliste, ce qui pouvait ne pas l’être mais qui était acceptable pour du grand public »... Giraud indique que la seule véritable invention scientifique du film est le combustible, « le XB3, qui n’existe pas », et que les apports d’Arianespace, qui a accepté de s’associer au projet et a « prêté des pièces », a beaucoup contribué à la vraisemblance du film. Clervoy considère que le personnage principal est lui-même réaliste parce qu’il est ingénieur en aéronautique et qu’il s’est identifié à lui. Kassovitz, dont l’intervention est globalement moins intéressante, a tout de même le mérite de considérer que le film n’est pas vraiment de la science-fiction mais plutôt de la « fiction scientifique » et d’appuyer les propos de Clervoy sur le sens du collectif. Sur ce point, Giraud précise toutefois que « créer est une forme de solitude », qu’« il y a de l’errance », mais que « tu croises toujours sur ta route des individus, souvent inattendus et qui t’apportent quelque chose ». S’écartant des sujets scientifiques, Clervoy, Giraud et Kassovitz évoquent pour finir la précision nécessaire pour un tel projet et la direction parfois « autoritaire » du réalisateur pour parvenir à ses fins.
Enfin, le dernier entretien, intitulé "Nicolas Giraud, la tête dans les étoiles" (19 minutes), reprend celui publié par le site Cin’Ecrans lors de la sortie du film en salles et dans lequel on retrouve partiellement ce qu’on entend dans les deux autres bonus. Le réalisateur y détaille par exemple ce qui l’a poussé à faire ce film et sa volonté de créer « de l’espace ». Sans prétendre « surfer dans ses sphères », Giraud cite "Interstellar" parmi ses inspirations, retenant notamment ce qui est « organique » dans les films de Christopher Nolan ou encore l’importance du « sound design ». Il assume aussi pleinement que son personnage est une « partie de [lui] » et parle de « sa foi, sans que ce soit religieux », précisant que ce qui le porte, ce en quoi il croit, c’est le cinéma. Il évoque enfin son admiration pour trois de ses interprètes : Mathieu Kassovitz, Hélène Vincent et Ayumi Roux.
Caractéristiques techniques du DVD
Versions audio : 2.0 ou 5.1
Accessibilité :
- Audiodescription pour aveugles et malvoyants
- Sous-titres pour sourds et malentendants