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PETER JACKSON de A à Z – Partie 2 entre Tolkien, Oscars et Zombies

Vous voulez tout savoir de Peter Jackson ? Voici un condensé de tout ce qu’il y a de plus important à connaître sur le réalisateur qui n’est pas seulement celui qui a réussi à donner vie à l’univers de Tolkien. Découverte de A à Z - partie 2 !

M comme "Meet the Feebles" / "Les Feebles" (1989)

Après le tournage marathon de son premier film, et sa quasi immédiate starification au rang de film culte, Peter Jackson ne se repose pas sur ses lauriers. Son idée : livrer une version « adulte » et trash du "Muppet Show", et en dévoiler les coulisses, pour « montrer ce qui s'y passait vraiment entre Peggy la cochonne et Kermit la grenouille ». Réquisitoire hilarant et agressif sur les travers du showbiz, film de marionnettes traversé d'une énergie folle ne se refusant à aucune idée du plus mauvais goût qui soit (la chanson "Sodomy"), "Les Feebles" se double même d'une naïve et rafraîchissante histoire d'amour (préfigurant en cela "Braindead"). Galerie de portraits plus déjantés les uns que les autres (une diva hippopotame suicidaire, une mouche paparazzi travaillant dans les toilettes, un lézard vétéran traumatisé par le Vietnam, un morse producteur libidineux) et véritable tour de force technique, le film déroule son capharnaüm jusqu'à un final apocalyptique qui finira d'achever ses courageux spectateurs. Totalement méconnu de nos jours, il serait temps que quelqu'un (Jackson lui-même?) se décide enfin à ressortir ce film inclassable et incroyable.

N comme Nouvelle-Zélande

Une île de l'océan Pacifique, située à 2 000 kilomètres de l'Australie, et terre du peuple Maori jusqu'à l'arrivée des occidentaux en 1642. C'est là que Peter Jackson est né (à Wellington, capitale du pays, le 31 octobre 1961) et a accompli toute sa carrière, y créant un authentique empire cinématographique digne des plus grands studios hollywoodiens. Si Jackson en est le plus illustre réalisateur, il n'est pas le seul. Ainsi, parmi les plus connus, on peut citer Jane Campion ("La Leçon de Piano", Palme d'or à Cannes en 1993), Lee Tamahori ("L'Âme des guerriers", 1994), Andrew Niccol ("Bienvenue à Gattaca", 1997) ou encore Martin Campbell ("Casino Royale", 2006), de même que les acteurs Russell Crowe, Lucy Lawless ("Xena"), Sam Neill ou Anna Paquin ("True Blood"). Pour leurs « services rendus au cinéma » de son pays (notamment grâce au tournage et au succès du "Seigneur des anneaux"), Peter Jackson et son épouse Fran Walsh sont faits Chevaliers de l'Ordre du Mérite de Nouvelle-Zélande, en 2002. De son pays natal, Jackson affirme avec humour : « La Nouvelle-Zélande n'est pas un petit pays mais un grand village. »

O comme Oscars

Si la première nomination aux Oscars pour Peter Jackson intervient assez tôt (en 1995, pour le Meilleur scénario original de "Créatures célestes", avec Fran Walsh), il faudra attendre la trilogie du "Seigneur des anneaux" pour que son travail reçoive nominations et récompenses. Au total, pas moins treize nominations pour "La Communauté de l'anneau" en 2002 (pour quatre récompenses – musique de film, photographie, effets visuels et maquillage), six nominations pour "Les Deux Tours" en 2003 (pour deux récompenses – effets visuels et montage son), quatre nominations pour "King Kong" en 2006 (pour trois récompenses – effets visuels, mixage sonore et son) et trois nominations (sans récompenses) pour "Le Hobbit : Un voyage inattendu" en 2013 et "Le Hobbit : La Désolation de Smaug" en 2014. On en retiendra surtout le triomphe colossal du "Retour du Roi", en 2004, égalant les records de "Ben-Hur" et "Titanic" avec onze récompenses (dont trois pour Jackson lui-même – Meilleur film, réalisateur et scénario adapté) pour onze nominations ! Une juste reconnaissance pour le travail dantesque fournit par Jackson et ses équipes sur le tournage de sa (première) trilogie sur Tolkien.

P comme Producteur

Outre ses propres films et "Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne" de Steven Spielberg, Peter Jackson a également produit, via sa société WingNut Films, trois autres longs-métrages. Réalisé en 1996 par Tony Hiles (acteur sur "Bad Taste"), co-écrit par Jackson et Fran Walsh, et interprété par Timothy Balme (acteur principal de "Braindead") "Jack Brown Genius" est une comédie romantico-fantastique totalement inédite chez nous et aujourd'hui quasiment introuvable. Avis aux fouineurs ! En 2009, et après avoir tenté en vain de monter avec lui une adaptation du jeu vidéo "Halo", Jackson produit le premier film du prodige sud-africain Neill Blomkamp, l'excellent "District 9", classique instantané de la science-fiction cinématographique moderne. Enfin, en 2012, Peter Jackson et son épouse produise le documentaire "West of Memphis" de la réalisatrice Amy Berg, poignant réquisitoire pour la vérité sur l'affaire des Trois de Memphis, adolescents condamnés pour meurtre et n'ayant eu de cesse de crier, dix-neuf ans durant, leur innocence.

Q comme Quote (« citation »)

Peter Jackson, à propos de George Lucas : « Je pense que les "Star Wars" de George Lucas sont fantastiques. Ce qu'il a accompli, et que j'admire, c'est qu'il a utilisé tout l'argent gagné sur ses films et l'a investit pour développer la technologie sonore que nous utilisons aujourd'hui. Il a lancé ILM et ils ont développé toute la technologie informatique que nous utilisons aujourd'hui. Il a permis de changer la manière de concevoir des films. Et il a utilisé son argent pour des choses qui aident tous les réalisateurs dont les films sont produits. Je respecte ça énormément. »

R comme Récompenses

Avant de remporter Oscars, Bafta, Golden Globes et autres prix prestigieux pour ses trilogies adaptées de Tolkien et son remake de "King Kong", les premiers films de Peter Jackson auront remporté de nombreux prix, principalement en festival. Ainsi, on se souviendra du Prix du public pour "Bad Taste" au Fantafestival de Rome en 1989 ; du Prix de la meilleure actrice – pour Heidy l'hippopotame ! – au Fantafestival en 1991 ; du Grand Prix du Festival international du film fantastique d'Avoriaz 1993 pour "Braindead" ; du Lion d'Argent à la Mostra de Venise en 1994 et du Grand Prix du Jury au festival Fantastic'Arts de Gérardmer en 1995 pour "Créatures célestes". À noter que si "Fantômes contre fantômes" et "Lovely Bones" n'ont rien gagné, "Braindead" fut également le grand vainqueur des New Zealand Film an TV Awards de 1993, avec quatre récompenses glanées (Meilleur film, réalisateur, acteur – pour Timothy Balme – et scénario – avec Fran Walsh). Une rareté pour un film aussi extrême !

S comme Shore, Howard

Compositeur attitré de David Cronenberg (à l'exception de "Dead Zone", en 1983, il a écrit toutes les musiques de ses films, depuis "Chromosome 3" en 1979), collaborateur régulier de David Fincher ("Seven", "The Game" et "Panic Room") ou de Martin Scorsese ("After Hours", "Gangs of New York", "Aviator", "Les Infiltrés" ou encore "Hugo Cabret"), reconnu pour ses musiques du "Silence des agneaux" ou de "Ed Wood", Howard Shore rejoint la « famille » de Peter Jackson en 2001, devenant dès lors le compositeur des deux trilogies du "Seigneur des anneaux" (trois Oscars à la clef) et du "Hobbit". S'il apparaît dans le rôle d'un chef d'orchestre dans la dernière partie – new-yorkaise – de "King Kong", il n'en composera pas la musique, son approche musicale de l'histoire ne s'accordant pas avec la vision de Jackson. Il sera remplacé par James Newton Howard, sans que cela n'influe pour autant sur sa collaboration avec le cinéaste. Ample, épique et romanesque, portée par des thématiques fortes et un sens de l'aventure proprement inouï, sa partition pour la première trilogie adaptée de Tolkien est aujourd'hui considérée comme un classique de la musique de film, reconnaissable entre toutes.

T comme Tolkien en Trilogie(s)

Suite à l'abandon de son projet rêvé d'un remake de "King Kong", Peter Jackson se tourne alors vers ce qui semble encore être l'impossible : une adaptation fidèle des trois romans du Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien. D'abord envisagée en deux films, puis bel et bien validée pour une trilogie, sa version de l'aventure épique de l'auteur anglais va rapidement s'imposer comme LE projet le plus incroyable jamais réalisé. Trois films tournés en même temps, utilisant les décors naturels sublimes de la Nouvelle-Zélande, une véritable armée de techniciens, figurants et acteurs, et une volonté sans faille de réussir là où tout le monde attend un échec... Voilà ce qui permettra à Jackson et son équipe de livrer ce qui restera dans les annales comme un véritable aboutissement cinématographique, humain et technologique. Le succès aidant, Jackson est rapidement sollicité pour adapter Bilbo le hobbit, petit roman d'aventure précédant la trilogie. Préférant se concentrer sur son "King Kong" remis au goût du jour et le plus intime "Lovely Bones", Jackson envisage de le produire seulement, et en confit la réalisation au surdoué mexicain Guillermo Del Toro. Las, des problèmes avec MGM et New Line retardent le projet, et Del Toro quitte le navire. Ne désirant pas laisser cet univers aux mains d'un autre cinéaste, Jackson s'empare de la réalisation, et annonce rapidement une nouvelle trilogie. Et espère sans doute, secrètement, qu'au terme de pas moins de quinze années à arpenter la Terre du Milieu, il en aura fini avec les Hobbits, les Nains et les Elfes. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

U comme Unsuccessful (« inabouti »)

Si son projet d'adapter le jeu vidéo "Halo" fut un échec, Peter Jackson a d'autres projets inaboutis dans sa filmographie. La majorité d'entre eux furent des propositions de réaliser plusieurs suites de célèbres franchises horrifiques. En plus de "La Fin de Freddy - L'Ultime Cauchemar" dont il écrivit tout de même un scénario, on lui proposa "Leatherface – Massacre à la tronçonneuse III", "Hellraiser III", "Halloween 6 : La Malédiction de Michael Myers", "Souviens-toi... l'été dernier 2", "Freddy contre Jason" et "L'Exorciste, au commencement". Si l'on peut s'amuser à fantasmer ce qu'aurait pu être ces films si Jackson les avait réalisé, on peut quand même se réjouir que le cinéaste ait préféré se concentrer sur ses propres projets, et ne pas devenir un « faiseur » de plus de l'industrie hollywoodienne.

V comme "Valley (the)" (1976)

Dernier court-métrage réalisé par Peter Jackson avant son passage au long, "The Valley" fut l'hommage de fan du cinéaste à son idole Ray Harryhausen. Aux effets spéciaux, Jackson s'amuse à animer image par image un cyclope géant, et le fait combattre quatre prospecteurs égarés dans une faille temporelle. Du fantastique, des monstres et un goût pour l'effet spécial dans ce qu'il a de plus simple. On pourrait y voir une note d'intention sur la carrière à venir du futur réalisateur...

W comme Weta

Société d'effets spéciaux créée en 1986, Weta Workshop travaille un temps sur les séries "Hercule" et "Xena, la guerrière", avant que son fondateur, Richard Taylor, ne s'associe à Peter Jackson pour créer les marionnettes des "Feebles" et l'ensemble des effets gores de "Braindead". En 1993, les deux compères, désormais inséparables, fondent Weta Digital, dédié aux effets spéciaux numériques, afin de créer l'univers fantastique de "Créatures célestes", puis les effets innovants de "Fantômes contre fantômes". Désormais concurrente sérieuse aux cadors hollywoodiens (ILM en tête), Weta (Workshop et Digital) sera à l’œuvre sur l'ensemble des films de Jackson, s'assurant la place de leader dans le secteur des effets visuels, grâce à la création de logiciels inédits (Massive, qui sera utilisé pour gérer les innombrables figurants virtuels du "Seigneur des anneaux") ou au perfectionnement de technique encore expérimentale (la performance capture de "King Kong" ou des "Aventures de Tintin"). Outre les films de Peter Jackson, Weta aura depuis sa création travaillé sur de nombreux blockbusters récents, conservant son statut de firme majeure des effets spéciaux du cinéma d'aujourd'hui et de demain. Citons, en vrac, les deux premières "Chroniques de Narnia", "District 9", "Avatar", les deux nouvelles "Planète des singes" (et ses singes ultra-réalistes), "Prometheus", "Avengers" et autres "Godzilla". Pas mal pour une « petite » entreprise néo-zélandaise sortie de nulle part...

Z comme "Zombie" (George A. Romero, 1978)

S'il est de notoriété publique que le "King Kong" de 1933 est son film préféré de tous les temps, Peter Jackson considère également le célèbre "Zombie" de Romero comme l'un des films déclencheurs de son envie de devenir cinéaste. Selon lui, "Zombie" est « un film qui m'a totalement ravagé la tête. C'était un film incroyable à l'époque, et qui a vraiment formé mon sens de l'humour et influencé mon style de réalisation, particulièrement sur mes premiers films. » Pas étonnant que "Braindead" et ses orgies gores semblent parcourus de clins d’œil au cinéma de Romero...

Informations

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Frederic Wullschleger Envoyer un message au rédacteur

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