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Critique Série : THE WALKING DEAD - SAISON 1
Série créée par Frank Darabont
Avec Andrew Lincoln, Jon Bernthal, Sarah Wayne Callies, Laurie Holden, Jeffrey DeMunn, Steven Yeun, Chandler Riggs...
Première diffusion en France : 2011 sur Orange Cinéchoc
Format : 42 minutes en moyenne par épisode (6 épisodes pour la saison 1)
Site officiel : AMC
Synopsis
Rick Grimes (joué par Andrew Lincoln), policier plongé dans le coma suite à une blessure par balle, se réveille dans un hôpital désert (difficile de ne pas faire de parallèle avec "28 jours plus tard"). Vingt minutes d’introduction sans parole. La tension s’installe doucement, nous fait attendre le premier zombie, la boule au ventre.
Critique : Tout commence avec un pilote prometteur
"The Walking Dead" suit le parcours d’un groupe de survivants en pleine apocalypse zombie. La série s’attache à montrer les réactions et l’organisation des rescapés, le mort vivant est ici un personnage secondaire.
Adaptation du comic book éponyme de Robert Kirkman, réalisée par Franck Darabont (le papa de "La Ligne verte"), AMC derrière l’écran (l’excellent "Breaking Bad", c’est eux !), une excellente promo : cette série était un peu l’évènement TV que tout le monde attendait cet automne 2010.
Les comics sont extrêmement bien construits, déroutants, profonds (à lire absolument !) ; il est donc logique d’espérer une adaptation pleine de rebondissements aussi bien effrayants que forts émotionnellement parlant.
La trame est fidèle au travail de Kirkman tout en apportant de nouvelles idées. La réalisation est particulièrement léchée, les plans de la ville d’Atlanta envahie par les zombies sont superbes. Les images sont assez crues (headshots, crânes défoncés à coup de batte de baseball) et servies par des « walkers » (morts vivants) extrêmement soignés visuellement (sérieusement, le zombie qui rampe sur la pelouse est proche de la perfection). On sent le gros budget.
Pourtant, dès le second épisode, ça se gâte : les dialogues et l’interprétation rendent les personnages fadasses. Aucun risque n’est pris vis-à-vis de leur psychologie. L’ambiguïté des personnalités qui faisait l’essence de la bande dessinée est remplacée par un ramassis de clichés (le gentil flic, le méchant redneck raciste…). Tout ce qui faisait l’intérêt de comic book quant à l’organisation de la survie est survolé, dilué dans un manichéisme navrant. On s’attarde sur un triangle amoureux insipide, on nous balance à la figure une explication scientifique à l’épidémie alors que ça n’était pas nécessaire, aucune place n’est laissée à la suggestion. On ajoute quelques jolies incohérences (un zombie qui peine à marcher mais parvient à escalader une grille, une explosion gigantesque sans la moindre vitre brisée, etc.). Bref, on tourne en rond pour arriver sur un épisode final navrant.
Cependant, Darabont ayant décidé de renouveler entièrement son équipe de scénaristes, il reste un espoir de voir apparaître de la subtilité au cours de la saison 2. À suivre, donc !