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Critique Série : COMMUNITY
Série créée par Dan Harmon
Avec Joel McHale, Gillian Jacobs, Danny Pudi, Donald Glover, Alison Brie, Yvette Nicole Brown, Chevy Chase, Jim Rash, Ken Jeong, John Oliver…
Première diffusion en France : 2012 sur Numéro 3
Format : 22 minutes en moyenne par épisode (25 épisodes pour la saison 1)
Synopsis
Jeff (Joel McHale) est avocat, contraint de reprendre ses études lorsque son patron découvre que son diplôme est falsifié. Il échoue dans un Community College (aux Etats-Unis, ce sont des universités considérées comme bas de gamme, car acceptant tout le monde et disposant de peu de budget), où il forme un groupe d’étude bidon, dans le seul but de séduire la jolie Britta (Gillian Jacobs). Seulement, Britta en parle autour d’elle, et ce ne sont pas deux, mais sept personnes qui composeront ce groupe. Jeff et Britta sont rejoints par Annie, l’intello coincée sortant du lycée (Alison Brie), Troy, l’ancien quaterback un peu simplet (Donald Glover), Shirley, maman black évangéliste (Yvette Nicole Brown), Pierce, sexagénaire borderline (Chevy Chase), et Abed, pakistanais incollable sur la pop culture mais dépourvu de toute émotion (Danny Pudi).
Critique : Donde esta la biblioteca ?
Il y a des séries qui ne ressemblent à aucune autre. "Community", elle, ressemble à tout ! Elle reprend les codes des sitcoms américaines (un campus, un groupe d’étudiants multi ethniques caricaturaux à l’extrême, une intrigue simpliste), pour mieux en jouer.
Pour le spectateur français, "Community" peut passer pour une série pointue : elle est remplie de références à la culture populaire américaine, parfois assez obscures. Cependant, on peut considérer que c’est là tout son intérêt : il est agréable de saisir ces clins d’œil semés au long des épisodes et cela même si l’on passe à côté de certains d’entres eux. En outre, cela vaut le coup de s’accrocher un peu : les dialogues très rythmés, et l’originalité des situations dans lesquelles notre petit groupe va se retrouver font que, même si l’on ne comprend pas une allusion, on prend quand même plaisir à la regarder. Les épisodes spéciaux en particulier sont très réussis : citons par exemple "Modern Warfare" (référence au jeu vidéo), où le campus est transformé en champ de bataille suite à une partie de paintball.
Malgré cela, "Community" tend à s’essouffler : si le côté parodique était une bonne surprise au départ, il ne suffit pas à construire une série sur la durée. On a de plus en plus l’impression de tomber dans la surenchère référentielle, dénuée de sens. Cela est particulièrement prégnant dans l’épisode spécial "Pulp Fiction", qui aurait pu être hilarant, mais qui ne présente au final aucun intérêt. Le manque de profondeur de l’histoire commence à réellement se faire sentir, le scénario tourne en rond et les personnages perdent de leur mordant : Jeff devient carrément insupportable, et, même Abed, pourtant hilarant dans les premières saisons, s’affadit.
Plus gênant encore, chacun des épisodes est conclu par une morale « guimauve » : les protagonistes se font des câlins, se pardonnent, et se jurent de ne plus être méchants. On est loin du mordant de Pierce ou de la démence du Señor Chang, (professeur d’espagnol joué par Ken Jeong) des premiers temps.
Toujours est-il que malgré une actuelle perte de rythme, les deux premières saisons de Community restent des petites pépites d’humour. Une série comique efficace, avec de réels moments de grâce… ce serait dommage de passer à côté !