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STAR WARS, ÉPISODE IX : L'ASCENSION DE SKYWALKER

Un film de J.J. Abrams

Pas si mauvais

Rey achève son entraînement au côté de Leïa pendant que Kylo Ren découvre un secret ancien qui manque une nouvelle fois de faire basculer l’ordre dans la galaxie. Un secret ancien qui a levé la plus grande flotte interstellaire jamais construite, un secret qui se fait appeler le Dernier Ordre…

Star Wars : l'ascension de Skywalker film image

Chapitre final de la nouvelle trilogie initiée par "Le Réveil de la Force" en 2015, il s’agit d’une fin… qui est comme toujours chez Disney, la garantie d’un nouveau commencement. Mais c’est une vraie fin. La fin d’un arc et la fin d’une aire. La fin de l’arc de la « dyade dans la Force », expression employée plusieurs fois dans le film sans jamais être expliquée d’ailleurs. Une dyade, un couple : Rey et Kylo Ren. Et quoi de mieux pour finir que de revenir aux origines ?

"Star Wars : L’Ascension de Skywalker" est un film sur l’héritage, comme l’ont été, à leur manière, chacun des derniers opus des deux trilogies. Comment le protagoniste se positionne-t-il face aux traditions millénaires, qu’elles soient Sith ou Jedi, qui vivent en lui et qui sont incarnées dans deux chemins mutuellement exclusifs ? Quelle est la voix à suivre ? Qui est-il (ou elle) vraiment au fond de lui (ou d’elle) ? Ici pourtant, ce ne sont pas un, mais deux personnages, qui sont confrontés à ce choix, et ils se font face dans l’adversité, jusqu’à une résolution tant attendue.

Mais ici, ces enjeux subtils et riches, sont noyés. Ils sont noyés car "Star Wars : L’Ascension de Skywalker" est un film qui ne fonctionne narrativement qu’à court ou à moyen terme. Ainsi, la tension, plutôt qu’être croissante, est sans cesse renouvelée par des motifs interchangeables, ce qui diminue fortement le potentiel dramatique de l’action et l’engagement émotionnel du spectateur avec les personnages. L’adage « less is more » n’est encore une fois pas respecté. On pourrait y adjoindre un autre adage : « le trop est l’ennemi du mieux ». En effet, le premier acte, dans sa profusion d’action, de lieux et de personnages semble faire du remplissage. Un surplus d’action qui cache un vide de pensée et qui conduit à un manque de caractérisation des personnages. J.J. Abrams et ses scénaristes ont pris le risque que le spectateur n’ait pas d’ancrage émotionnel fort avec les personnages, mais aussi, que l’audience ne croie pas aux relations qui les unissent entre eux et donc à la force de leur groupe, ce qui est un problème quand il s’agit du cœur du film.

Mais ce que J.J. Abrams fait très bien, c’est en mettre plein les yeux. Ainsi, si l’image n’est pas particulièrement jolie, la diversité des mondes qui sont présentés et qui sont quasiment tous caractérisés est renversante. Il y a un vrai travail sur les créatures également. Mais tout cela, quand ce n'est pas directement mis au service de l'action, semble faire plus catalogue qu'autres chose. ILM fait du très bon travail et Star Wars, comme toujours, est leur vitrine.

Il y a un autre domaine où J.J. Abrams est doué, et c’est sans doute pour cela que Disney l’a remis aux commandes de la franchise, c’est le fan service. Et quoi de mieux qu’un film sur l’héritage pour offrir à toutes les gloires de Star Wars un retour à l’écran ?

Ainsi, "L’Ascension de Skywalker" est un film à aller voir pour sa production design, pour l’une des batailles spatiales les plus efficaces de Star Wars car véritablement chargée de tension dans une lutte véritablement désespérée entre Goliath (Dernier Ordre) et David (Résistance guidée par Poe et Fynn). Un film à aller voir surtout si vous aimez Star Wars et que vous avez aimé les personnages de Rey et de Kylo Ren, dont se clôturent ici les arcs narratifs. Si vous attendez quoi que ce soit d’autre, que ce soit de l’écriture de personnages, de la mise en scène puissante, des dialogues riches, de la tension dramatique, vous pouvez passer votre chemin.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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