L'ODYSSÉE DE CHOUM
Trois courts métrages animés qui donnent des ailes
Un oiseau qui en fait des tonnes pour séduire une femelle. Un canari enfermé en cage flottant sur les débris d’un bateau naufragé, auquel un baleineau vient en aide. Une petite chouette fraîchement éclose, qui tente de protéger son petit frère encore dans l’œuf…
Quel merveilleux recueil que "L’Odyssée de Choum" ! Composé de trois courts métrages animés, la poésie comme la tendresse sont au rendez-vous, tout comme la notion d’entraide pour deux d’entre eux. Trois histoires d’oiseaux, séducteur, en détresse, débrouillard, qui convoquent humour, esthétique et émotion. C’est sur fond noir que "Le Nid" ouvre le programme, accompagné d’une musique parfaitement coordonnée à l’image. On y devine quelques formes simples évoquant un oiseau : un rond pour l’œil, un trait bleu pour le bec, des pattes jaunes... La silhouette comme celles d’un insecte et de trois femelles alentour, permettent un beau jeu d’évocations (la chasse, la parade amoureuse...). Mais le final, doté d’une certaine malice, pourrait bien surprendre.
Deuxième segment, "L’Oiseau et la Baleine" est un émerveillement technique à base de peinture (on voit d’ailleurs l’artiste travailler les mouvements des formes dans un générique de fin accéléré). Croisant les destins de deux animaux en détresse, un oiseau naufragé enfermé dans sa cage et un baleineau égaré, le film construit son intrigue autour des chants des deux créatures, incarnés par un instrument à vent pour l’oiseau et un instrument à corde pour le baleineau. La beauté picturale de l’ensemble séduira forcément, que l’action se déroule à la surface, en pleine tempête, ou sous l’eau. Un court métrage superbe dans lequel l’émotion vous submerge.
Dernier film du recueil, lui donnant son titre, "L’Odyssée de Choum" se pose en merveilleuse apothéose. Sans paroles, comme les deux précédents, le film déborde de poésie et de tendresse, représentant à merveille la découverte du monde par un regard enfantin. On y suit une petite chouette tentant de protéger l’œuf dans lequel son petit frère (ou sœur) se fait déjà entendre. Avec un dessin très élégant, où l’absence de traits de contours est palliée par un fin travail sur les ombrages, cette fable tournée au raz du sol mêle rencontres (écureuil, loutre, lucioles, crocodile, humains...) plus ou moins dangereuses ou bienveillantes, ainsi que découvertes (la pluie, l’eau...) dans un beau récit d’entraide tourné vers la vie et notamment la recherche d’une maman. Il constitue un formidable point d’orgue à un recueil tout simplement magique, dont les films venus d’Allemagne, Irlande et France, intrigueront les plus petits, amuseront les enfants et attendriront les plus grands.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur