ZIBILLA, OU LA VIE ZÉBRÉE
Un recueil varié sur la différence et l’entraide
Un petit girafon se perd dans la forêt, parmi des animaux hostiles qui ne veulent pas de lui. Des animaux de la forêt qui font une course à vélo histoire de devancer l’hiver. Et une petite zèbre qui découvre l’école, mais a du mal à s’intégrer parmi les poulains…
"Tout là haut" ouvre ce charmant recueil avec son animation en papier découpé, aux couleurs très papier Canson, agrémentées de tâches dessinées. S’ouvrant sur un dialogue entre deux parents girafes, se demandant où est passé leur petit, ce court métrage s’attache ensuite à suivre ce dernier dans ses rencontres avec différents animaux : un écureuil agressif, des castors en plein examen de construction de barrage, des petits sangliers jouant au foot, des cerfs… Joli conte sur la différence, qui essaye de montrer qu’un apparent handicap (la longueur d’un cou, par exemple) peut être transformé en avantage, le film porte aussi d’autres valeurs, contre l’exclusion et l’honnêteté.
Le second segment, intitulé "Le dernier jour d’automne", est lui sans dialogue, et s’avère un véritable bijou autant d’un point de vue visuel que poétique. Chaque animal de la forêt (hérisson, lapine et ses nombreux petits, serpent, ours, renard, tortue…) prépare son propre vélo, de toutes tailles, graphiquement représenté par un ensemble de traits fins noirs, contrastant à merveille avec la peinture agrémentée de spray pour les personnages. L’hiver, poursuivant toute cette troupe, est lui représenté par un brouillard et un bruit de vent, chaque espèce commençant à réagir au froid, à sa façon. Prônant l’entraide et la débrouillardise, ce conte où les sons (sonnettes, radio, roues…) ont une importance particulière, se savoure comme une poésie harmonieuse aux élégantes couleurs automnales (jaunes, marrons, blanc…).
En clôture du recueil, les enfants pourront découvrir l’attachante "Zibilla", petite zèbre emménageant avec ses parents chevaux dans une nouvelle maison, et devant se confronter, à l’école, à des camarades poulains moqueurs. Agrémentée de quelques flashs-back (le naufrage suite auquel elle fut adoptée, la découverte d’un lion dans une forêt enneigée…), ce court métrage sur la différence, met en scène des personnages en aplats de couleur sans trait de contour, dans une histoire de découverte de l’amitié, sur fond de cirque. Passée l’interrogation sur le fait que tout ce petit monde marche comme des humains, sur les pattes de derrière, le film s’avère touchant et tendre. Il constitue une manière substantielle et rassurante de refermer cet ensemble de courts métrages.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur