Festival Que du feu 2024 encart

YVES

Un film de Benoît Forgeard

« Je sais ce qui est bon pour toi »

Jérem, un rappeur qui n’arrive pas à percer, ne cesse de remanier le même morceau. Acceptant de faire partie d’un programme test pour une start-up nommée Digital Cool, il se fait installer un frigo intelligent, en échange de commandes gratuites de nourriture. Il rencontre alors So, une enquêtrice, dont il tombe sous le charme, qui lui présente les fonctionnalités de Yves, « plus qu’un frigo, un compagnon de vie »…

Yves film image

"Yves" était la comédie qui clôturait cette année la Quinzaine des réalisateurs. Promise on l’espère, à un beau succès en salles (le film sortira pour la fête du cinéma, fin juin), elle met en scène un frigo intelligent, dont le rôle est conçu, puisqu’il est doté d’une intelligence artificielle, comme un véritable personnage. Sur la thématique de la machine qui voudrait être humaine, de nombreux films sont déjà ouvert la brèche, comme "2001, odyssée de l’espace", "Blade runner", "A.I.", ou plus récemment "Eva" ou l’excellent "Ex Machina". Le thème fascine et offre de multiples possibilités, et Benoit Forgeard tente ici un ton léger, en faisant d’un objet de tous les jours un conseiller prenant peu à peu le dessus, y compris en terme de compositions musicales.

Son scénario poussera d’ailleurs le bouchon très loin, impliquant d’autres objets tels une machine à laver, un aspirateur ou une machine expresso intelligents (et créatifs), et faisant apparaître le côté obscure du frigo, lors d’une hilarante scène de « guerre froide » avec un de ses congénères lors d’une soirée arrosée. Jouant autant sur les mots que sur les concepts marketings tout fais, "Yves" épingle les procédés des grandes sociétés, au travers de l’attitude du personnage de Doria Tillier (tout juste fabuleuse, et également à Cannes dans "La belle époque") plus intéressée par les statistiques et « tendances » que par l’être humain qu’elle a en face d’elle. William Lebghil compose face à elle, un garçon à la timidité maladive, aussi pathétique que grossier malgré lui. Quant à Philippe Katerine il est la cerise sur le gâteau, donnant vie à un truculent ami fidèle, qui observe avec recul cet étrange triangle amoureux formé par son ami, la femme… et le frigo.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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