YUKU ET LA FLEUR DE L'HIMALAYA
Un joli conte sur la transmission
La grand-mère de Yuku, petite souris espiègle adepte du ukulélé, est mourante. Elle annonce aux petits, auxquels elle avait l’habitude de raconter des histoires, que la petite taupe aveugle va bientôt venir la chercher et l’emmener dans les méandres de la terre. Yuku se met alors en tête de partir chercher la Fleur de l’Himalaya, une fleur qui produit une lumière éternelle, afin de la ramener à sa grand-mère. Mais les obstacles seront nombreux…
Arnaud Demuynck, auteur de nombreux courts métrages animés, tels "Le Quatuor à cornes", "Le Vent dans les roseaux", retrouve son complice Rémi Durin avec lequel il avait déjà co-réalisé "Le parfum de la carotte", pour un conte plein de douceur, derrière les obstacles qui viennent entraver la quête d’une petite souris. Car, en effet, à chaque étape (les égouts, la prairie, la forêt, le « pont de la peur »...), correspondent aussi une ou plusieurs rencontres avec d’autres animaux (un lapin, un hibou, un écureuil, un loup…), dont certaines pourront aussi être des occasions d’entraide. Armé de son instrument de musique, un ukulélé, Yuku va cependant aussi devoir dégainer quelques chansons, pour mieux amadouer ses supposés ennemis. Une manière sans doute de relativiser les conflits et de poser l’amitié et le respect en éléments fondamentaux de tout parcours de vie.
En termes de style graphique, ce sont les couleurs chaudes qui dominent, élément rassurant pour les plus petits et parfaitement adéquat pour représenter un automne lumineux (gris, jaunes, rouges, ocres…). Pour distinguer l’histoire contée au début par la grand-mère, introduisant la fameuse Fleur de l’Himalaya et son contexte, une illustration géométrique, à la manière d’éléments de vitraux, prend ponctuellement et joliment le dessus. Yuku, comme ses congénères, est quant à elle, une petite souris à l’aspect tubulaire, dotée d’oreilles en larmes inversées, de pieds en forme de pointes (tels de petites flèches) et d’un museau lui aussi en pointe. Les plus petits devraient donc adorer le personnage, trembler face aux arbres tordus ou à l’orage, se prendre d’affection pour le lapin et ses noisettes perdues, et être intrigués par les énigmes qui s’accumulent d’étape en étape. Quant aux messages parsemés sur la confiance en soi, la vie au jour le jour et la transmission, ils toucheront sans doute tous types de spectateurs.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur