YAMABUKI
Une séduisante mélancolie autour d’un scénario inabouti
Chang-su, ancien cavalier travaille maintenant dans une carrière dans une petite ville minière de l’ouest du Japon, Maniwa. Il vit là avec Minami, qui a fui son mari, et sa fille. De son côté, Yamabuki, une lycéenne, fille d’un policier du coin, se met elle à organiser des manifestations, aidée par un jeune qui lui court après…
Passé par la Tiger competition du Festival de Rotterdam, le film japonais "Yamabuki" s'ouvre sur une explosion dans une carrière d’exploitation, introduisant ainsi l’un des personnages, un ancien cavalier ayant dû renoncer à sa passion. Coréen, il pourrait retourner dans son pays, mais souhaite rester dans cette région méconnue, à l’ouest du Japon, dans laquelle le metteur en scène est par ailleurs également agriculteur. Autour d’un accident en montagne, le lien entre les deux histoires sera fait, avec d’un côté l’immigré aux espoirs déçus et de l’autre le père de la jeune femme militante. Mais le parcours de la jeune fille aurait mérité d’être plus explicité, tout comme la colère qui gronde chez l’ancien cavalier.
Une certaine mélancolie enveloppe cependant ce récit contemporain mais un rien hors du temps, où il n’est pas aisé de saisir l’importance de chaque histoire, ni le lien entre elles, même symbolique. Des solitudes de chacun, du manque lié à l’absence d’une mère ou à l’impossibilité d’exercer sa passion, mais aussi du sentiment de déclassement dans une région en perte de vitesse il semble être ici question. Et si le choix de couleurs désaturées, utilisant des dégradés de gris, ou la partition originale crée une atmosphère particulière, on reste cependant sur sa faim en termes d’enjeux scénaristiques, les conclusions des deux parcours s’avérant émouvantes, malgré quelques ressorts dramatiques tarabiscotés (l’histoire autour du sac tombé la carrière par exemple…).
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur