XXY
Pudique
Soulevant le problème de l'identité sexuelle et relativisant la nécessité de choisir, « XXY » se veut un film tolérant. Le pari est réussi, avec malheureusement une pudeur qui semble s'estomper au fil du film, ce pour mieux montrer la confusion dans laquelle nage la jeune fille et celle dans laquelle semble plonger le fils des amis, bien moins compréhensifs que les parents eux-même. Volontairement en retrait, la caméra filme une intimité et une complicité grandissante au fil du développement des sentiments entre ados et de l'approche d'une fatidique opération que même les parents ressentent comme cruciale.
Et le film ne tombe jamais dans le graveleux ou dans un quelconque voyeurisme, préférant jouer sur la perte des repères, inéluctable. Fourbu de multiples tensions, internes comme externes aux cocons familiaux ou amicaux, « XXY » doit beaucoup à son casting. En tête, Inès Efron laisse transparaître avec efficacité les tourments d'une adolescente pas comme les autres. Alors que son père est interprété à merveille par le souvent rustre mais toujours juste Ricardo Darin (« Les neufs reines », « El aura »). Un film troublant, récompensé par le Grand Prix de la Semaine de la critique Cannes 2007.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur