XALÉ, LES BLESSURES DE L'ENFANCE
Femmes oppressées, femmes libérées, femmes fortes
La vengeance d’une adolescente violée, devenue mère. Et le récit d’une autre femme, Fatou, contrainte d’épouser son oncle Atoumane pour respecter la volonté de la défunte grand-mère d’Awa…
Le réalisateur Moussa Sène Absa ("Tableau Ferraille", 1997 et "Madame Brouette", 2022) complète, avec ce film, sa trilogie sur les femmes face au patriarcat. Un récit à propos de ces femmes, oppressées et agressées qui retrouvent leur liberté par leur force, qui a été nourri, selon le réalisateur, du Sénégal, mais aussi du monde, avec la volonté de poser les questions de nos douleurs, de nos joies et de nos peines. C’est un film sur le devenir de l’humanité, sur ce que nous avons de plus cher, sur ce que nous aimons.
La musique et les chants ont une place très importante dans cette œuvre, et viennent ponctuer les différentes étapes du film. Les séquences chantées sont poignantes et marquent de nombreuses scènes. Car selon lui-même, toutes les idées des films de Moussa Sène Absa proviennent d’une chanson dans sa tête. Il produit toujours ses musiques avant le tournage, car elles donnent le tempo de celui-ci. Et c’est exactement ce que nous ressentons lors du visionnage : un tempo donné par ces musiques et ces sons.
"Xalé, les blessures de l’enfance" est de ces films qui marquent, dans lequel le spectateur s’attache aux personnages, ici particulièrement celui d’Awa qui est merveilleusement bien interprété par Nguissaly Barry. Mais c’est aussi une œuvre qui questionne et révèle la vie de ces femmes Sénégalaises, contraintes de se marier avec un homme qu’elles ne choisissent pas, contraintes de subir des violences, jusqu’au moment où elles décident de reprendre leur vie en main.
Écouter le micro-trottoir et l’interview du réalisateur en PodCast.
Agathe RevironEnvoyer un message au rédacteur