X-MEN 3
Plus d’action, plus d’humour et plus de parallèles troublants: pari réussi pour Brett Ratner
Alors que les deux clans mutants sont de plus en plus divisés, le père d’un des mutants invente un vaccin qui leur permettrait de redevenir « normaux ». Faisant appel au volontariat, ce traitement inquiète Magneto et ses acolytes, qui craignent qu’il ne devienne obligatoire. Pendant ce temps, Jean Grey réapparaît, encore plus puissante qu’avant…
Après deux épisodes réalisés par Bryan Singer, les fans de X-Men voyaient d’un œil inquiet Brett Ratner, réalisateur des deux premiers Rush Hour, prendre les rennes de cette franchise au succès grandissant. Que ceux-ci se rassurent, car le pro de l’action-movie a parfaitement réussit à intégrer l’univers des mutants, en proie à des luttes intestines, mais également à donner vie à de nouveaux personnages, dont l’importance se révèlera au fil de l‘histoire.
Avec un peu plus d’action, on découvre comment Tornade peut voler en tourbillonnant, ou comment Le fléau s’amuse à enfoncer les murs. Avec un peu plus d’humour, entre petits pics cyniques de Volverine plus prononcés, répliques concernent la coiffure ou l’allure physique de certains, et l’aspect destructeur bête et méchant d’autres (Le fléau), le film gagne ponctuellement en légèreté, tant la noirceur du propos d’ensemble plonge ses héros dans une spirale destructrice. Phénix, facette jusque là masquée de Jean Grey, en est le maillon le plus représentatif. Son contrôle incertain de ses propres pouvoirs, entraîne des confrontations d’identités et des scènes apocalyptiques, très réussies. Et Brett Ratner instaure ainsi un certain climat de terreur.
Chacun des nouveaux personnages, à l’importance, certes relative, devra choisir son camp. Ainsi, Angel, qui se révèle peu présent, aura une importance symbolique capitale. L’intelligence du scénario, est finalement de brouiller encore plus que dans les épisodes précédents, les limites entre les deux clans, entre le bien et le mal. Chacun des protagonistes se retrouve face à des choix de vie, mais aussi de nature. Et au travers de ces portraits éclatés, nombre de questions capitales sont ainsi soulevées sur la naturelle envie d’être comme tout le monde, au travers de la terrifiante scène de détresse, où Angel, enfant, tente de se limer les ailes. Peut on choisir de changer sa propre nature? Est-il souhaitable de combattre tous les « défauts » des gens? Une question qui trouve une certaine résonance actuelle, avec les avancées de la recherche sur la génétique, mais aussi historique, en un parallèle édifiant avec les pires génocides. De quoi réfléchir donc, tout en savourant un bon film d’action.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur