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WONDERLAND, LA ROYAUME SANS PLUIE

Un film de Keiichi Hara

Un monde réellement dépaysant

Akané, jeune fille japonaise un rien flemmarde, qui envie les femmes au foyer, rend visite à sa tante dans son magasin d’antiquités, afin de récupérer son cadeau d’anniversaire. Fouineuse, elle touche une empreinte sur une pierre et se retrouve alors la main coincée. Un homme prénommé Hippocrate sort soudain de la cave et lui affirme qu’elle est la Déesse du vent vert et qu’elle doit partir avec lui, alchimiste, pour sauver Wonderland, un monde soumis à une terrible sécheresse. Ensemble, son disciple Pipo, Akané et sa tante entament donc le voyage…

Wonderland, le royaume sans pluie film animation image

Le réalisateur japonais de "Un été avec Coo", "Colorful" et "Miss Hosukai" est revenu cette année en compétition au Festival d’Annecy (où il a déjà gagné par deux fois le Prix du jury) avec un nouvel anime, aux paysages envoûtants, à la fois plein de magie et de fantaisie. Le film est l’adaptation d’un roman jeunesse écrit par Sachiko Kashiwaba (1988), intitulé "Chikashitsu kara no fushigi na tabi" (traduit littéralement par "L’Étrange Voyage depuis la cave"). Centré sur l’idée de destin à accomplir, le scénario va faire se rencontrer une Déesse qui s’ignore et un Prince qui a peur d’échouer, l’alchimiste fabriquant pour l’héroïne un pendentif dénommé « l’ancre d’en avant », sensé donner du courage. Transformant ainsi d’emblée le récit en une épopée initiatique, avec nombre d’obstacles et créatures avec lesquelles se confronter (le rat mécanique, les chats…), le personnage lui donne aussi sa dose initiale de magie.

Mais au-delà des épreuves rencontrées, "Wonderland, le royaume sans pluie", vaut surtout pour le voyage engagé et le dépaysement provoqué. Dans ce monde dont le progrès est sensé s’être arrêté après la révolution industrielle et l’invention de la locomotive, la ville aux grandes murailles, faite de métal, est construite en opposition à la campagne aux couleurs souvent vives (même si la sécheresse fait qu’elles ternissent au fil du film). Et les animaux ont ici une place toute particulière, créant l’émerveillement pour les plus petits (les moutons-boules, énormes, l’oiseau rose et ses œufs en équilibre précaire, les chats et leur chapiteau, les poissons géants…). Designé par Ilya Kuvshinov, artiste russe vivant au Japon, cet univers où règnent ensorcellements et bravoure devrait séduire aussi bien petits que grands et offre une alternative estivale et écolo de qualité aux grosses productions hollywoodiennes.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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