WONDER BOY – OLIVIER ROUSTEING, NÉ SOUS X
Une œuvre émouvante et sincère
Directeur artistique de la maison Balmain, Olivier Rousteing n’arrive plus à vivre sans connaître l’identité de ses parents biologiques. Il décide alors de se lancer dans les démarches administratives pour les retrouver. Le début d’un long combat pour connaître cette vérité dont il a tant besoin…
On qualifie de « Wonder Boy » un jeune homme ayant un succès inhabituel ou étant particulièrement populaire malgré son âge. Pour Olivier Rousteing, l’expression est loin d’être galvaudée. À seulement vingt-cinq ans, il est nommé à la tête de la prestigieuse maison Balmain. En quelques mois, les ventes s’envolent, le garçon multiplie les selfies avec les mannequins les plus prisés et les people à la mode. Le nombre d’abonnés de son compte Instagram s’envole, sa popularité également. Au milieu du luxe et des paillettes, l’homme est pourtant plus seul que jamais, confronté à une crise identitaire profonde. Né sous X, le garçon n’a jamais connu le nom de ses parents biologiques. Après des années à hésiter, l’homme se lance enfin dans les démarches administratives pour en apprendre plus sur ses origines.
Terriblement touchant et poignant, le film est avant tout le récit d’une solitude, celle d’un gamin ayant connu le succès pour prendre une « revanche sur son karma ». Alors que tout le monde l’acclame et que sa vie sur les réseaux sociaux est faite de strasses et de rêves, le quotidien est bien plus cru. Isolé dans son immense demeure à la décoration raffinée, Olivier Rousteing a tout le temps de cogiter, de ruminer, de trembler face à la vérité qui pourrait chambouler sa vie. Si chacun aura son opinion sur le comportement en société de l’enfant prodigue de la mode, dont l’arrogance peut agacer, il est difficile de ne pas être attendri par sa quête personnelle, dont l’universalité émeut tant la détresse du protagoniste est criante. En ressort un documentaire efficace, dont les émotions ne sont pas feintes, et qui séduira bien au-delà des aficionados de la haute couture.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur