WONDER
Too much Wonder
Le jeune August Pullman est né avec une malformation au visage. N’ayant jusqu’ici suivi que des cours chez lui, enseignés par sa mère, il décide de faire sa rentrée au collège et de se confronter au regard des autres…
Disons-le tout de suite, il est difficile de rester insensible à l’histoire d’Auggie, ce petit gars qui parvient à faire briller le meilleur de chacun (sortez les mouchoirs) et qui réussit à faire de sa différence physique une force. Le scénario, lui, est sans surprises et se contente de cocher les cases des passages obligatoires pour ce genre de film. Certes, on sait dès le début où et comment il va nous emmener, mais il parvient malgré tout à nous émouvoir. Au niveau de la narration, il fait parfois recours au récit éclaté, adoptant alors les points de vue de sa sœur Via, de Jack (un camarade de classe d’Auggie) et de Miranda, la meilleure amie de Via. Ces différents instants sont uniquement là pour nous faire comprendre le pourquoi de leur comportement. Ainsi quand Jack se moque d’Auggie, un retour est opéré pour nous expliquer pourquoi il a agi ainsi.
Côté casting, on retrouve Owen Wilson et Julia Roberts dans le rôle des sympathiques parents d’Auggie. L’interprétation de Jacob Trembley (Auggie) est convaincante. Lui et sa sœur restent les deux personnages les plus intéressants du film, même s’ils sont trop stéréotypés (tout comme l’ensemble des personnages d’ailleurs). Mais le vrai problème de ce long-métrage, c’est son optimisme dégoulinant avec son happy end où tout rentre admirablement dans l’ordre, où tout le monde finit heureux en acceptant Auggie tel qu’il est. C’est bien dommage car le film aurait peut-être gagné à être un peu moins mièvre et mielleux (la rapidité des changements de postures vis-à-vis d’Auggie sont trop gros). En ce sens, la posture des parents de Julian permettait d’avoir ce contre poids à l’acceptation et montrait la difficulté à faire évoluer certaines mentalités qui malheureusement peuvent être adoptées par certains enfants du fait de l’agissement de leurs parents.
Film trop mièvre à la vision trop merveilleuse ou feel-good movie plein de bons sentiments, "Wonder" oscille entre ces deux postures mais à tendance à tomber quelques fois dans la première. Il pourra aussi être vu comme un joli petit film porteur d’un message de respect et d’ouverture à la différence qui se laisse regarder à condition que l’on ne s’attarde pas sur la facilité de certaines situations. Avis aux spectateurs à la larme facile, pensez à prendre votre paquet de mouchoirs. Et pour les fans de Star Wars (comme le petit Auggie), préparez-vous à retrouver Chewbacca qui apparaît autant de temps à l’écran que dans "Les Derniers Jedi" !
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur