WILD ROSE
Danger
Rose-Lynn Harlan est une reprise de justice, mais c’est aussi une chanteuse de country et une mère de famille. Le problème est qu’elle est de Glasgow et comme tout le monde le sait, il n’y a pas de chanteuse de country à Glasgow. La jeune femme va-t-elle réussir à allier sa vie de famille et ses désirs de grandeurs musicales ?
Le problème quand toute la promo d’un film est construite en regard d’un autre c’est qu’il semble avoir assez peu de chose à défendre pour lui-même. Pour être clair, "Wild Rose" n’a, en effet, pas grand chose à défendre. Le film ne va pas beaucoup plus loin que son pitch assez peu vendeur : les tribulations d’une mère de famille, reprise de justice et chanteuse de country, dans le Glasgow contemporain. Le fait que le rêve absolu de la protagoniste soit de partir pour Nashville, capitale de la country et que les autres personnages ne soient qu’un ramassis de clichés qui existent de manière purement contextuelle autour de la jeune femme, n’aide en rien.
Ainsi, "Wild Rose" n’est porté ni par sa protagoniste, ni par sa galerie de personnages secondaires, ni par son scénario : reste donc la qualité du jeu de ses acteurs, et pourquoi pas, sa bande son. Mais ni l’un ni l’autre ne viennent à la rescousse et, plus les minutes passent, plus le film continue à sombrer. La mère est un cliché ambulant. La relation avec sa fille ne fonctionne pas pour une audience actuelle qui a tout de même évoluée depuis les années 90. En effet, opposer aujourd’hui maternité et succès semble être un ressort narratif moralement problématique, surtout quand le choix de l’un ou de l’autre est basé sur la culpabilisation de la protagoniste. Il semble d’ailleurs surprenant qu’un film au casting quasi-exclusivement féminin n’ait pas la moindre prise de position et reproduise des clichés aussi peu actuels.
Enfin, la bande son est un échec. Pour un néophyte, c’est à peine si elle donne envie de découvrir le genre, tant les interprétations sont plates et ne résonnent pas avec la vie de la jeune femme. Pour un amateur, voir cette culture ainsi représentée et réduite, doit avoir quelque chose d’énervant. Ainsi, "Wild Rose" échoue sur tous les tableaux et a la mauvaise idée de se parer, dans une dernière partie (attention : spoiler), d’une moralité nauséabonde où une mère, après avoir brisé les rêves de sa fille, fait son mea culpa, et lui finance le rêve qu’elle a elle même détruit car elle voulait que sa fille « prenne ses responsabilité et non pas qu’elle perde son espoir ». Une bonne relation toxique donc, qui vient se conclure sur un lot de consolation. Le film décrit ainsi un accomplissement en soi, réjouissant mais terriblement déprimant et cliché, dans sa mise en scène et dans ce qu’il représente : la naissance de la première chanteuse de country écossaise.
Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur