THE WEIGHT OF ELEPHANTS
Une volonté d'être accepté
Un jeune garçon est mis à l’écart par ses camarades. Incapable de jouer au rugby, piètre nageur, il semble n’avoir aucun atout pour s’intégrer…
Ce petit film néo-zélandais nous livre le portrait sensible d'un garçon rejeté par ses camarades, qui deviendra l'ami d'une petite fille aussi seule que lui. Décrivant un contexte familial difficile (il vit chez sa grand mère, son oncle est gravement malade et sa mère l'a abandonné...), Daniel Joseph Borgman rend parfaitement légitime la rancœur du jeune homme, qui en veut au monde entier et a finalement le sentiment que tout le monde le quitte. Sous l'agressivité se cache donc une peur viscérale, parfaitement illustrée par l'interprétation remarquable de Demos Murphy.
Le metteur en scène, lui, installe une jolie ambiance estivale, autour de jeux d'enfants, pas forcément intelligents, mais servant d'exutoire à une nervosité palpable (coups de battes sur des épaves de voiture, invention d'un système pour faire exploser les peluches...). À cela s'ajoute un fond pesant, porté par des actualités omniprésentes, relatant la disparition de trois petites filles. À l'image de sa magnifique et glaçante scène d'introduction, montrant au ralenti une fillette qui joue devant un magasin, et un homme qui s'avance et lui met la main sur la joue, il mêle insouciance de l'enfance et danger d'un monde adulte difficile à comprendre.
Parcours vers les prémisses de la responsabilité et d'un prochain âge adulte, "The Weight of Elephants" semble au final défendre l'idée que rien n'est jamais perdu, et que les notions d'amour et de famille ne répondent pas à un unique modèle.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur