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WE THE ANIMALS

Un film de Jeremiah Zagar

Un archétype du cinéma indé américain, sans originalité et avec trop d’artifices

Jonah est le plus jeune d’une fratrie souvent laissée à elle-même par des parents s’aimant d’un amour dévorant voire violent. Et alors que les deux aînées semblent vouloir s’inspirer du comportement du paternel, le petit dernier lui développe un comportement et une identité différente…

We the Animals film image

Récompensé au Festival de Deauville 2018, "We the Animals" débarque dans les salles françaises avec une réputation plutôt favorable, au point d’oser comme tagline une citation présentant le film comme « le Moonlight de cette année ». Mais à l’exception d’une appartenance à la mouvance indé et d’une évocation de l’éveil d’un jeune garçon dont les désirs ne sont pas compatibles avec son environnement, les comparaisons s’arrêtent malheureusement là. Car lorsque le métrage oscarisé de Barry Jenkins bénéficiait d’une délicatesse bouleversante et d’un esthétisme éblouissant, cet ersatz formaté se complaît dans l’application mécanique de tous les codes de ce nouveau cinéma américain : jeu sur les ombres et les lumières, plans rapprochés, étirement volontaire des séquences, motifs texturés…

Pour autant, ce drame onirique bénéficie d’une qualité indéniable : un excellent casting. Pour conter l’histoire de cette fratrie délaissée par des parents dont l’amour se termine souvent en heurts voire en coups, le cinéaste Jeremiah Zagar peut s’appuyer sur des jeunes comédiens époustouflants, en particulier Evan Rosado dans le rôle du petit dernier de la famille. Si une certaine poésie se dégage de l’ensemble, notamment grâce à une utilisation maîtrisée du 16 mm, "We the Animals" ne parvient jamais à s’éloigner des références qu’il cherche inlassablement à imiter. Et les bouleversements de cet enfant finissent par devenir presque insignifiants tant une impression de déjà-vu se dégage de chaque instant. Demeurent quelques silences et regards qui touchent au cœur.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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