WE DON'T LIVE HERE ANYMORE
Du pouvoir de l'ennui et de la routine
We don't live here anymore est arrivé en compétition à Deauville 2004, précédé d'une formidable rumeur, due à un succès sur la durée durant l'été américain. Son casting alléchant, laissait également présager du meilleur. Malheureusement, et ce dès l'installation des personnages, un certain agacement surgit. Car difficile au fond de s'attacher à ces couples qui tuent l'ennui et la routine quotidien, en couchant avec la femme du voisin, sans trop savoir si l'amour est bien d'actualité, et en espérant que les autres feront de même, histoire de se sentir moins coupables, ou moins minables.
On finit même par les détester presque tous, le personnage de Mark Ruffalo, pour sa lâcheté persistante, celui de Laura Dern, pour son bagou agaçant, et celui de Peter Krause, pour sa passivité quasi perverse. Seul celui de Naomi Watts devient attachant sur la fin, sortant de ses angoisses, pour enfin, en adulte, prendre une décision, certes lourde de conséquences, mais courageuse, et logique. La difficulté de maintenir un couple en vie, celle de changer son destin à partir d'un certain âge son des thèmes captivants, que le traitement apathique, bavard et presque hargneux de ce film amer rend presque insignifiants, mais heureusement, un minimum inquiétants. Grosse déception donc.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur