WATERS OF PASTAZA
Par eux mêmes
Deux enfants ramassent des bananes dans la jungle. Ils grimpent aisément aux arbres de la forêt, et transportent les lourdes grappes sur leur dos…
Le documentaire "Waters of Pastaza" a pour parti pris d’observer à une distance d’abord raisonnée, puis en donnant la caméra aux protagonistes eux-mêmes, les enfants indigènes Achuar, dont le territoire est situé à proximité de la frontière entre Pérou et Équateur. Un parti qui écarte toute apparition des adultes, ceux-ci n’arrivant que dans les dernières minutes du films, alors qu’ils débarquent d’un canot. L’originalité est donc ici de montrer des enfants comme livrés à eux mêmes, autonomes, et mêlant donc presque naturellement des tâches d’adultes et des préoccupations de leur âge. On les suit donc alors qu’ils observent les animaux (chenilles, papillons, araignées...) ou se baignent joyeusement dans des cascades, laissant apparaître les couleurs d’un monde foisonnant dans lequel l’être humain semble trouver une place évidente.
Mais la caméra les accompagne aussi alors qu’ils cueillent, pêchent, ou font la cuisine (découpe des noix de coco, préparation d’une pâte ou d'une soupe...) faisant apparaître seulement dans un second temps la technologie qui dispose tout de même d’une place ici. On est donc surpris dans la seconde partie du film, lorsque les gamins mettent de la musique sur un téléphone portable, qu’ils utilisent des lampes torches pour une pêche nocturne, ou qu’ils utilisent une GoPro pour se filmer eux-mêmes. Cela donne au final un petit portrait de groupe, dépaysant, et marquant la limite troublée entre enfance insouciante et préoccupations d’adultes.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur