LE VOYAGE DE JAMES A JERUSALEM
Esclavage moderne
Ce qui commençait comme un conte initiatique moderne se transforme peu à peu en manifeste politique. Epinglant, dans un premier temps les excès de zèle des douaniers israéliens, le recours systématique au délit de faciès, le scénariste s'attaque ensuite à une partie de son peuple, montrée comme avare, castratrice et tortionnaire. Des petites combines démontrant la corruption de la police, aux manières insupportables de celui qui devient son exclusif client, Alexandrowicz , sous couvert de situation dramatiques, confinant à l'esclavage moderne, nous montre la manière dont ce genre de comportement se répand, affectant la victime elle même lorsqu'elle change de situation.
Ainsi va pour Alexandrowicz la corruption avec le pouvoir, et avec l'argent. La tournure surprenante que prend la deuxième partie du film donne à réfléchir, et à désespérer de l'humanité. L'interprète principal Siyabonga Melongisi Shibe , est touchant de naïveté puis sait donner corps aux démons du gains et de l'autorité, qui rongent son personnage. On oublie rapidement l'aspect vidéo de l'image, pour s'attacher à un contenu dense en terme de symbolique et signification. Alexandrowicz Prèche pour sa paroisse, et il le fait bien.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur