VOYAGE AU PÔLE SUD
Un voyage qui à l’arrivée… tourne quelque peu en rond
Luc Jacquet, à qui l’on doit le plus célèbre des documentaires sur les populations de manchots d’Antarctique, revient, quelque trente ans après son premier voyage, sur ces terres hostiles. Un parcours d’explorateur à la fois personnel et éprouvant…
Diplômé d'écologie et de biologie animale, Luc Jacquet a fait sa première expédition en Antarctique au début des années 90. Des années plus tard, en 2005, il livrera un documentaire saisissant sur les populations de manchots locales, porté par une certaine poésie et par la sublime musique d’Émilie Simon : "La Marche de l'Empereur". Son nouveau documentaire, qui se veut plus intime, puisqu'il tente de transmettre son amour et sa fascination pour ces terres hostiles où la survie est bien difficile, revient à la fois sur le parcours qui mène en ces lieux et sur cette espèce qui continue de fasciner les spectateurs.
Malheureusement, le film comprend un véritable déséquilibre entre la proposition affichée au départ (« faire la route ensemble ») et sa scission effective en deux parties, l'auteur revenant finalement sur le peuple des manchots empereurs, pour nous resservir les mêmes arguments que dans son film phare. Si la première partie est saisissante par l'aspect brut des images en noir et blanc, magnifiant l'aspect sauvage des lieux traversés (montagnes imposantes de la Cordelière des Andes, vents violents, disparition progressive de la végétation, puissance de la mer et des glaces...), on ne peut s'empêcher de voir dans la seconde juste une répétition peu utile, qui s'éloigne du sujet de départ.
De plus, alors que sa voix-off peine déjà à transmettre des sensations complémentaires à ce qu'on voit à l'écran, la présence de l'explorateur à l'image se fait finalement bien plus que silhouette. Certains en interrogeront d'ailleurs l'utilité, l’œil de la caméra suffisant finalement amplement à remplacer son regard d'observateur. D'autant que face aux éléments déchaînés ou aux paysages immenses, il ne donne réellement l'échelle que dans la première partie du film. Pour transmettre la passion affichée par son auteur, "Voyage au pôle Sud" aurait sans doute gagné à se centrer quasi uniquement sur le voyage entrepris et à faire de la nature devenue obstacle son seul vrai sujet.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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COMMENTAIRES
mercredi 6 mars - 3h51
je me suis transporter ,agreablement ,le noir et blanc ne m'a pas derangée , les commentaires de Luc Jacquet etaient une poèsie face aux images vues sur l'écran ,,, un contraste face aux souffrances que vit notre monde d'humainsmerci pour ce voyage
marie cecile