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Un film de Alain Resnais

Mise en abyme de l’abyme de l’abyme…

Un metteur en scène décédé convoque dans sa demeure les comédiens qui ont joué pour lui Eurydice par le passé, et leur demande de décider de l’avenir d’une troupe de théâtre, la compagnie de la Colombe, et de son interprétation moderne de ce mythe grec. Chacun se remémorera alors des passages de la pièce, son expérience et la passion amoureuse et tragique qu’évoque ce mythe grec…

En rendant hommage à l’Eurydice de Jean Anouilh, et en convoquant tous ses acteurs fétiches, le cinéaste français de 90 ans, Alain Resnais, semble déjà vouloir nous livrer son testament, 4 ans tout juste après « Les herbes folles » qui lui a valu à Cannes un prix exceptionnel du jury pour ce film et l’ensemble de son œuvre. Difficile de voir ce film autrement, de par son histoire et de par la brochette d’acteurs qu’il réunit, dont Sabine Azéma et Pierre Arditi qu’il a fait tourner près d’une dizaine de fois. Et pourtant, on sent ici un certain amusement et second degré dans cette manière de nous dire qu’il a encore beaucoup à dire et à offrir au cinéma français.

On sent que Resnais a pris un malin plaisir à jouer avec les mises en abyme de ses différentes Eurydice et de l’Eurydice contemporaine que les comédiens regardent en vidéo. Même si certains pourront être agacés par l’interprétation frôlant l’hystérie de Sabine Azéma possédée par son Eurydice, ou par la redondance des interprétations des scènes de séparation entre Orphée et son amoureuse, on ne peut que reconnaître que Resnais a su faire preuve d’une grande audace. Coup de génie ou exagération fantasque du réalisateur, cela est à l’appréciation de chacun, mais il faut reconnaître l’originalité de ce long métrage, dont le titre nous invite à vouloir en découvrir encore plus sur les surprises que nous réserve le cinéaste pour les années à venir…

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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