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VOIX-OFF

Un film de Cristián Jiménez

Une intéressante quête de tranquillité

Sofia s'est récemment séparée de Karishim et élève leurs deux enfants, dont une fille qui aime à jouer les sadiques avec son frère. Perturbée par l'annonce de la séparation de ses parents, après 37 ans de vie commune et incapable de communiquer avec sa sœur, elle cherche la quiétude en choisissant de se priver de portable, de télé, d'internet...

Cristián Jiménez réalise ici son troisième long métrage après « Ilusiones Opticas » et surtout « Bonsai », découvert à Cannes en 2011 dans la section Un certain regard. Présentée en 2014 aux Festivals de San Sebastian et de Toronto, cette nouvelle co-production franco-chilienne (ici avec aussi le Canada), cette œuvre singulière, chronique d'une famille en plein éclatement, dont la mère cherche une tranquillité impossible à trouver, a été composée par son auteur à partir de son titre, soulignant notamment ainsi l'expérience personnelle du personnage central par rapport à la réalité de l'évolution du groupe.

Si dans un certain nombre de scènes la voix-off est justement désynchronisée avec l'action qui est montrée à l'image, l'aspect déroutant de ces passages est rapidement éludé par le travail sur les sensations. Réflexion sur la vie comme « un chaos », l'incapacité à communiquer entre proches, et sur la complicité malgré tout (une très jolie scène de Skype apporte une soudaine émotion), « Voix-off » surprend par un propos amer qui contraste avec la langueur d'un récit où pointent les petits moments de bonheur. Mais le propos de fond vaut le détour : personne ne dispose d'une voix-off capable de conter sa propre vie de manière apaisante, en expliquant l'indicible.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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