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VOIR DU PAYS

Lorsqu'on revient au pays

Dans les trois jours qui suivent le retour d’Afghanistan de soldats Français, l'armée propose à ses soldats une sorte de SAS de décompression sensé leur permettre de se préparer au retour à leurs vies d’avant. Deux jeunes femmes amies d’enfance et militaires passent ainsi trois jours dans un hôtel luxueux à Chypre. Trois jours pour essayer d’accepter la guerre, les pertes, et le retour à une vie « normale »...

La force de ce film franco-grec présenté à un Certain Regard, à Cannes, réside dans son approche. Nous ne sommes pas directement en guerre, nous ne sommes pas rentrés, nous n’y allons pas. Nous sommes entre deux. Nous vivons avec les deux premiers rôles ce retour à la vie quotidienne. Enfin, à ce qui est censé être leur quotidien. Car un hôtel 4 étoiles, avec son lot d’activités et les clients en vacances, n’est pas réellement la véritable vie que vivront les soldats à leur retour en France.

Dans "Voir du pays", les réalisatrices ont su nous faire voyager, et ce malgré un manque de dynamisme de certains plans, quelques simplifications de scénario et des dialogues parfois un peu trop appuyés, visant probablement à mieux aiguiller le spectateur.

Il s'agit cependant d'une belle surprise, l'intelligence du scénario étant de ne pas plagier tout ce qui a été fait sur la guerre, de mettre en avant l'humanité dans ce que vivent les soldats et de ne jamais verser dans le mélodrames (ce qui aurait été facile). Arriver à faire passer un simple message, sur le fait que nous sommes tous égaux face à la barbarie mais que nous ne réagissons pas tous en humain était déjà un pari en soi. Il est ici réussi.

Mélanie RellierEnvoyer un message au rédacteur

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