LES VIEUX FOURNEAUX
Road-vieillerie
Un trio de séniors encore bien actifs, composé de Pierrot, Mimile et Antoine, se retrouve lors de l’enterrement de la femme d’Antoine prénommée Lucette. Les amis d’enfance reviennent dans leur campagne d’autrefois. Antoine découvre par hasard une lettre retraçant une histoire ancienne de sa défunte épouse, déclenchant chez lui une furie monumentale. Il prend de suite la route afin de régler son compte à l’amant de sa femme, avec 50 ans de retard. Les camarades partent alors à sa poursuite pour empêcher le drame…
Christophe Duthuron s’inspire, pour réaliser son premier film, de la bande dessiné du même nom signée Paul Cauuet et l'auteur Wilfrid Lupano. Il profite des personnages de la BD pour adopter un ton à la fois moqueur, enjoué, transgressif et mélancolique, tout en étant plein d'humanité. Christophe Duthuron a ainsi gardé l’esprit des partenaires du fanzine combiné par ses petits vieux dégarnis avec de grands gueules. Le trio de choc d'acteurs a subi quelques transformations. Pierre Richard est le personnage ressemblant au plus proche physiquement de celui de la BD, avec tout de même des cheveux en moins et des lunettes rectangulaires. Roland Giraud en est venu aux cheveux blancs à l'inverse d'Eddy Mitchell qui se colore les cheveux pour faire plus jeune.
Le réalisateur alterne entre secrets de famille et histoires de jeunesse. Il profite aussi de l’univers des marionnettistes pour encore plus se moquer des gens. Chaque personnages du trio a ainsi sa touche stéréotypée, que ce soit le syndicaliste, l’anarchiste ou le sportif parti à l’étranger face au capitalisme galopant. Ces derniers baignent dans un enchevêtrement d'histoires loufoques, et ce road trip des vieilles canailles du cinéma nous plonge dans un univers saugrenu fort sympathique malgré un très faible scénario ponctué de grosses lacunes. Comédie quelque peu banale, "Les vieux fourneaux" surfe sur un vent de nostalgie dans l’air du temps.
David BrejonEnvoyer un message au rédacteur