LA VIERGE, LES COPTES ET MOI
Du documentaire au portrait de famille
D'abord construit comme un documentaire intimiste et critique, l'auteur se plaçant au cœur de l'intrigue, « La Vierge, les coptes et moi » va tenter de montrer le sérieux de l'entreprise initiale (réaliser un documentaire argumenté sur la véracité des apparitions de la Vierge en Égypte), avant de virer au portrait d'une famille lointaine et à la tendre peinture d'une relation mère-fils. Il faut dire que le jeune réalisateur va d'emblée se heurter à nombre d'obstacles, à commencer par le refus de celui qui était sensé être son principal allié, d'avoir le moindre contact avec ceux qui remettent en cause les apparitions. Et à la difficulté de trouver des témoins, viendra notamment s'ajouter la perte de son producteur (on suit leurs relations par dialogues téléphoniques reconstitués), agacé par le peu de retours que lui fait son poulain.
Initialement très perplexe face à son sujet, l'auteur n'hésite pas à provoquer des situations, souvent cocasses, entre visionnement d'une vidéo où seule la mère dit voir la Vierge, et témoignages des plus farfelus. Si les hypothèses de manipulation de la part du pouvoir en place à l'époque, pour faire oublier la défaite de la guerre des six jours, ne peuvent réellement être étayées tant les portes semblent fermées, c'est finalement autour d'une entreprise au premier abord ridicule - la reconstitution d'une apparition dans le village de sa mère -, que Namir Abdel Messeeh va réussir à réunir toute une communauté, et à se rapprocher d'une mère haute en couleurs. Un documentaire qui finalement en dit plus sur la foi, celle du croyant en Dieu, comme celle du cinéaste face à son projet, que sur la Vierge elle-même.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur