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LA VIE SUR L'EAU

Un film de Mohammad Rasoulof

La fin d’une époque

Une communauté s’est installée sur un vieux cargo abandonné, au large des côtes iraniennes. Mais le capitaine Nemat vend des pièces détachées sur le continent, et le bateau sombre peu à peu…

Comme un symbole de la fin d’une société d’entraide, ce film iranien, aux images superbes et colorées, apporte une vision cruelle et désenchantée d’une société où l’individualisme finit forcément par primer. Le devenir de cette communauté, condamné par le bateau qui coule, le temps est donc compté dès le départ. Pourtant le réalisateur ne joue pas sur un suspense artificiel et s’intéresse de près au fonctionnement de cette micro société, qu’il dissèque petit à petit. De l’organisation du ravitaillement aux menaces de noyades que subissent certains récalcitrants, il montre comment une société sous influence d’un homme, fait preuve de bien peu de compassion, appliquant aux enfants les mêmes règles qu’aux adultes.

Un film dur, où les hommes ne sont pas des saints, et où chacun joue pour ses propres enjeux. Et c’est de la confrontation des enjeux amoureux, entre adultes et adolescents que surgira la véritable nature humaine. Difficile de ne pas réagir devant les manipulations et les hypocrisies qui règnent en maître dans ce système déjà reconstruit, et voué à une destruction prochaine. Comme quoi les hommes n’apprennent jamais.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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