LA VIE EN ROSIE
Une passionnante quête de racines
Sans doute l'un des meilleurs films de la compétition de Festival d'Annecy 2016, le canadien "Window Horses" (ou "La Vie en Rosie" en français) sera finalement reparti bredouille des bords du lac. Produit par l'ONF (Office National du film), il s'agit d'une chronique intimiste centrée sur Rosie, une jeune femme américaine, aux racines iraniennes, ayant écrit son premier recueil de poème et invitée en Iran pour un festival de poésie. À la quête de reconnaissance et de confiance en soi s'ajoute au travers d'un habile scénario, un parcours personnel à la recherche d'un père qu'elle n'a presque pas connu, et vers un passé familial qui s’avérera plus sombre que prévu.
Narré en voix-off par Sandra Oh ("Grey's Anatomy"), "La Vie en Rosie" surprend à chaque instant par la tranquillité toute orientale du cheminement de son héroïne, pourtant confrontée à des enjeux personnels propres à bouleverser une existence, et par la finesse avec laquelle est abordé un certain choc de cultures. Mais c'est aussi la simplicité initiale du dessin (l'héroïne a des membres filaires, auxquels s'allient des formes primitives représentant la tête ou la jupe, vêtement récurrent) alliée à l'usage pertinent de nombreuses formes d'animation pour signifier ses rêves ou ses souvenirs (sable, peinture...). Une œuvre magnifique, de laquelle une indicible émotion se dégage inexorablement.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur