VERS UN AVENIR RADIEUX
En roue (presque) libre
Le nouveau film de Giovanni, cinéaste italien, est l’occasion d’aborder l’utopie communiste en Italie, et l’éloignement vis à vis de Staline, jugé comme dictateur. Mais le tournage ne s’annonce pas de tout repose, d’autant qu’à côté, sa femme a décidé pour la première fois, de produire un film qui n’est le sien. La jalousie vis-à-vis d’un réalisateur plus jeune se mêle alors à sa vision du cinéma…
Le nouveau film de l’Italien Nanni Moretti, habitué du Festival de Cannes, où il présentait l’œuvre en compétition, démarre par la présentation des personnages du long métrage que s’apprête à tourner Giovanni, rapidement interrompue par un jeune acteur ignare qui pense que les communistes n’ont existé qu’en Russie. Cette scène de lecture d’un scénario tourne alors à la comédie grinçante, l’homme, dans lequel Nanni Moretti, qui l’interprète lui-même, trouve un double naturel, à la fois passionné, cynique et grande gueule. Mais ce qui faisait le charme des auto-portraits similaires "Journal Intime" et "Aprile" se retourne ici contre son auteur, le faisant apparaître comme un donneur de leçons acariâtre, rarement drôle tant son personnage est envahissant, annihilant ainsi toute la tendresse et le positivisme insufflés à ce projet en particulier.
Car on ne sait finalement plus, vu la statique et le peu de naturel de ces scènes, notamment celle finale, où s’affirme le prétendu désir de voir les choses en rose, en imprimant une teinte de comédie musicale à son œuvre, si tout cela n’est pas finalement juste une couche de raillerie supplémentaire. Malgré la classe Margherita Buy, en productrice à la patience incroyable, ou la gouaille de Mathieu Amalric, en producteur français un peu bohème, peu de scènes fonctionnent. Reste une scène incroyable, où Nanni Moretti semble enfin se faire réellement plaisir, convoquant toutes sortes d’improbables démonstrations, pour critiquer l’aspect « cliché » d’une scène de braquage au revolver, même si celle-ci est forcément… tournée par un autre que son double.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur