LE VENT DANS LES ROSEAUX
Un joli recueil où petites filles et princesses sont des héroïnes assoiffées de liberté
Un recueil de 5 courts métrages d’animation, présentés par la chouette du cinéma comme traitant de la liberté…
Le recueil s'ouvre avec "Dentelles et dragons", qui raconte l'histoire d'une petite princesse bien décidée à être un chevalier... et à entraîner dans son sillage bon nombre d'animaux dans son délire, y compris un dragon désireux d'être un cheval. Une belle fable, avec voix-off et dialogues, entre crayons et pastels, où la texture du papier transparaît. Des décors façon pochoirs et des effets d'articulations déformées viennent agrémenter ce court métrage au récit en forme de dominos, axé sur la liberté de chacun d'être ou de jouer à ce qu'il veut. S'en suit "La chasse au dragon", histoire d'une petite princesse devenant amie avec un dragon, alors que ses deux frères ne croient même pas à la créature qu'ils prétendent pourtant chasser dans leurs jeux. Un film au graphisme plus passe partout.
En troisième position, "La petite fille et la nuit" apporte un souffle de magie avec un conte mettant en scène une Nuit bien solitaire, un oiseau sifflotant et une petite fille. En plein dans le thème, il dispose d’un graphisme épatant alliant gros coups de crayons, papier découpé, effets de superposition, et de morceaux de flûte qui rythment à merveille le récit. Avant dernier film, "La licorne" est un autre récit sur la perte de liberté et s'avère le film le plus captivant au niveau esthétique et musical. Comme des esquisses posées sur un papier sans bordures, les dessins s'estompent vers l'extérieur, tandis que les contours des personnages, crayonnés, semblent multiples. Côté histoire, les petits se régaleront avec les différents animaux trouvés par le chevalier zélé envoyé par un roi bien triste dans la forêt pour lui ramener une mystérieuse bête.
Enfin, le cinquième court métrage est celui qui donne son titre au recueil. "Du vent dans les roseaux" est l'histoire d'une petite fille bien décidée à jouer de la flûte, dans un pays où la musique est interdite par le roi depuis que son fils est devenu muet. Un charmant conte au crayon de couleur, sans traits de contours, qui joue du hors champs (pour la confiscation des instruments...) et raconte l'histoire de la musique dans un autre mode graphique (comme sur une partition illustrée). Poétique et rebelle, il s'agit d'une bien belle conclusion pour un recueil au final très cohérent.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur